« Cinq éloges de l’épreuve »
aux Editions Albin Michel, publié en avril 2014
Un livre concis et dense (156 pages, ). Entendons bien : « épreuve » et non pas « malheur »… Cinq traversées de la vie auxquelles nul ne peut échapper sinon à risquer de manquer ces seuils où nous naissons à nous-mêmes, où notre liberté se met en chemin d’accomplissement, où notre foi se risque au réel, à même la chair du monde.
Ces cinq paroles de femmes (Sylvie Germain, romancière ; Nathalie Sarthou-Lajus, philosophe ; Anne Lécu, médecin ; Véronique Margron, théologienne ; Elena Lasida, économiste) ont réveillé ma propre expérience : non pas mémoire sidérée et transie de peur, mais écho de paroles sœurs, justes et fortes ; ligne de vie redonnée.
Juste un mot personnel, pour garder pudeur. Au sortir d’un tunnel long de quinze années de gris obscur et de confusion paralysante, je résumai ainsi l’expérience : Pour rien au monde je ne voudrais revivre ce temps ; pour rien au monde je voudrais ne pas l’avoir vécu…
Le combat de Jacob esquisse
Tel est le fil rouge de ces traversées de la rupture et du tragique, des larmes et des solitudes, du manque, enfin. Travail obscur et obstiné de l’espérance au long de nos chemins nocturnes et peineux, à notre insu, au secret du corps… Pour que l’appel à la vie soit « re-suscité », là où la peur de la mort, en ses formes insidieuses, nous plaque au sol.
Il coule de source que ces méditations croisées soient féminines : « Un acte de reconnaissance envers les trésors d’intelligence dont le christianisme est redevable aux femmes et le courage de croire dont elles peuvent témoigner parce qu’elles savent le « prix de la grâce » (Robert Scholtus, préface de l’ouvrage, p. 8).
Sr Frédérique, le 22 juin 2014
