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Actu08

Qu’as-tu fait de ton frère ?

Depuis un certain temps, en France, nous assistons à des débats dont la thématique croissante me semble inquiétante. Pour n’en citer que l’essentiel, j’évoquerai les questions de l’identité nationale, de la laïcité et de nos frontières - sinon leur fermeture, au-moins la régulation forte du flux migratoire - avec une remise en cause des accords de Schengen. Ma liste n’est pas exhaustive et ces débats ne sont pas clos. Qui est digne d’accéder à la nationalité française ? Peut-il y avoir différentes catégories de Français, plus ou moins sanctionnés selon leur origine ou leur façon de porter la casquette ? Certains seraient autorisés à prier sur la voie publique, d’autres pas ? Nombreuses sont les interrogations soulevées par ces débats avec une sorte de leitmotiv qui me vient sans cesse à l’esprit : « Tout ce que vous faites au plus petit des miens, c’est à moi que vous le faites » (Mt 25, 40)… Datant de 1795, notre Constitution intègre le meilleur de la philosophie du Siècle des Lumières jusqu’à rejoindre les valeurs évangéliques. Rappelons-en les principes politiques et les droits individuels qu’elle garantit aux citoyens français.

Trois grands principes politiques sont énoncés : la souveraineté de la nation (rôle de la loi), la séparation des pouvoirs exécutif et législatif et la laïcité. Cette dernière retient mon attention ; en effet, la tendance actuelle à interpréter la laïcité d’une manière toujours plus rigide. Alors qu’elle avait été voulue pour le respect de la liberté privée des consciences et l’expression publique des convictions, elle vise désormais à exclure toujours plus la religion de l’espace public et à imposer toujours plus un régime juridique unique à tous les citoyens. L’esprit de la Constitution change radicalement sur ce point ; pourquoi pas, mais pour quelle type de société ?

Le fronton des mairies arbore la devise résumant les droits individuels qui nous sont garantis par la Constitution de 1789. Liberté et Egalité : les hommes naissent libres et égaux en droit ; tout citoyen peut parler et écrire librement, sans être inquiété pour ses opinions ; tous sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
Fraternité : Tous les devoirs de l’homme et du citoyen dérivent de ces deux principes gravés par la nature dans les cœurs : Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fît ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir. L’actualité brandit par nos médias illustrent au quotidien notre manière de mettre en pratique les principes fondamentaux de notre Constitution démocratique…
A l’heure où des élections se préparent, posons-nous une question : quel projet de société voulons-nous réellement en France ? La première phrase de Gaudium et Spes dit que « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »  


Sr Florence, Carmélite de St Joseph , 15 juillet 2011

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