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Actu09

Va, et toi aussi fais de même.

Un fait divers retient mon attention. Un automobiliste de 88 ans s’égare sur la route lors d’un orage. Il sort de l’autoroute, trop gêné par les trombes d’eau, se perd sur une petite route et disparaît avec sa voiture, dans une zone isolée, plusieurs mètres en contrebas, derrière une église. La voiture s’est retournée ; son conducteur est bloqué à l’intérieur. Il est là et attend… il n’ose plus croire être découvert à temps.

Deux jours plus tard, lors de la fête nationale en France, le 14 juillet, trois jeunes gens partent à la recherche d’un terrain isolé pour faire éclater des pétards. Un lieu peu fréquenté, à l’abri des regards devient l’aire de jeux ; c’est alors que les artificiers d’un jour voient la voiture accidentée tenant l’octogénaire égaré prisonnier… Ne rien voir et continuer à jouer ? Non, les jeunes gens s’approchent, entrent en dialogue avec le conducteur malchanceux et le sauvent. Lisant ce fait divers, je pense au bon Samaritain de la parabole (Lc 10, 29-37). L’attitude exemplaire de ces jeunes gens faisant preuve de bonté nous interpelle. Nous laisser dérouter, jour après jour, par celui qui ne peut s’en sortir que si nous nous ouvrons à sa difficulté, si nous osons un regard de compassion et un geste salvateur.

Alors que j’écris ces lignes, j’apprends que dix jours après, le 24 juillet, un gendarme se jette à l’eau et sauve deux jeunes gens de la noyade… peut être avons-nous vite fait de penser : « Ah ! Pour une fois qu’un gendarme fait autre chose que de verbaliser les automobilistes ! » Quant aux jeunes de 14 à 17 ans, avec leurs pétards, ne sont-ils pas de ceux dont nous nous méfions, graines de délinquance ou délinquants achevés ? Heureux d’avoir sauvé deux personnes, le gendarme a simplement dit n’avoir fait que son travail : servir ! Dans une situation comme dans l’autre, le cœur a parlé ; l’être a agi. Ces faits nous interrogent sur notre nature humaine capable d’attention, de bienveillance et de solidarité jusqu’au don de soi. Certes, nous sommes capables du meilleur et du pire, mais il nous appartient de choisir un chemin de vie pour ceux que nous rencontrons et pour nous même, par la même occasion. Merci aux journalistes et merci à tous ceux qui nous redisent quotidiennement, par leur engagement, que chaque homme est réellement notre frère. Cela fait du bien de lire des bonnes nouvelles ! Elles peuvent nous ouvrir au désir d’être plus attentifs à notre environnement. Peut-être même, nous reconnaissants frères pétris d’une même humanité, apprendrons-nous à déployer la force de la solidarité face à la vulnérabilité de tout homme… De qui puis-je me découvrir le prochain, aujourd’hui ? De qui vais-je être le serviteur pour plus de vie ?  


Sr Florence, Carmélite de St Joseph , 1 août 2011

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