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L’Avent, une attente active

Discorde, chômage, intolérance, exclusion, terrorisme, refus du partage, criminalité… Il ne nous faut pas beaucoup d’effort pour voir dans quel bain notre humanité est plongée ! Que ce soit au plus loin de nous ou au plus proche, hors de nous, ou au cœur même de notre être, que de souffrances ! A lire les journaux, à écouter à la radio, nous pourrions être tentés de désespérer de nous-mêmes et des autres.

Le monde est en feu ; les hommes semblent fous ; une fin du monde est annoncée pour le 21 décembre 2012… ceux qui y croient sont traités de désaxés, à juste raison, aurions-nous envie d’ajouter ! Les autres, ceux qui pensent avoir des jours, des années, des décennies encore devant eux ne se posent même pas la question. Si seulement l’éventualité proche et réelle de finir notre vie dans quelques heures pouvait nous rendre meilleurs, nous donner envie de transformer notre monde pour qu’il devienne plus accueillant, plus fraternel, pour qu’il y fasse bon vivre.

Aujourd’hui, les chrétiens entrent dans le temps de l’Avent ; ils lisent les Ecritures et le texte de l’évangile selon St Luc proclamé en ce premier dimanche de l'Avent ne peut manquer de nous interroger, comme beaucoup de textes prophétiques ou apocalyptiques, d’ailleurs. Luc y parle d’un remous universel, cosmique, de grands bouleversements, une catastrophe imminente ! Il semble bien décrire notre monde… Certes, il y a plus de 2000 ans que ce texte est écrit. Les chrétiens oseraient-ils encore croire ? Regardons, notre terre existe toujours ! Seraient-ils donc si naïfs ? J’entends déjà un bon nombre d’objections… Depuis que l’homme est sur terre, qu’y voit-il ? Déluge, catastrophe sur catastrophe, deuil sur deuil, guerre sur guerre, crimes fratricides… il semblerait même à certains observateurs que les événements catastrophiques s’amplifient en importance qualitative et quantitative ! Je leur laisse la responsabilité de leurs dires.

Devant un tel constat, il me semble que l’homme manque de raison, de bon sens, d’humanité même. Si vraiment nous nous croyions dans une telle fragilité, ou une telle vulnérabilité que demain, nous ne pourrions ne plus être de ce monde du fait de la guerre, de la maladie, d’un tremblement de terre, d’un tsunami, d’un voisin excédé sortant sa 22 long rifle et cherchant à calmer ses nerfs sur le premier venu, alors pourquoi ne changerions-nous pas notre façon de vivre ? Les chrétiens osent croire qu’un règne de paix est possible ; non seulement possible, mais promis par Dieu pour nous, pour tous les hommes et toutes les nations ! Les chrétiens croient que les murs de la haine peuvent être détruits pour que les mains se tendent, pour que les armes deviennent instruments de paix et de construction. Surtout, ils croient que l’homme est capable du meilleur ; l’homme, fait pour aimer, peut donner jusqu’à sa vie pour transformer notre humanité hostile en humanité fraternelle et faire ainsi advenir un règne de paix. Ce n’est pas magique ! Cela suppose que nous nous engagions, là où nous sommes, à repousser nos frontières un peu plus loin pour accueillir nos différences. Chrétien ou non, c’est à chacun de nous qu’il appartient d’engager chaque jour des petits gestes d’accueil et de respect. L’Avent est un temps d’attente active, d’engagement concret pour construire la paix.

 


     (Image qui reste encore d'actualité pour ce nouvel article)

A la suite du Christ ou fortifiés par le rêve d’un monde plus juste, des hommes, des femmes et des enfants se sont levés, redressés pour refuser le fatalisme d’un monde voué à l’échec. Au cœur même des guerres les plus sordides, des hommes, des femmes et des enfants se lèvent pour entrer dans une logique de l’amour vécu jusqu’au bout ; contre la guerre, ils choisissent la paix, la main tendue fraternellement ; contre l’égoïsme, ils opposent le partage de leur pain.

Ai-je raison de croire en Dieu ou pas ? Ai-je raison de croire ou pas en une fin du monde proche ? Qu’importe, la question n’est pas là ; mais si ce que je crois peut m’aider à devenir meilleure pour que d’autres aient envie de devenir meilleurs à leur tour et ainsi de suite, en effet boule de neige, alors oui, il vaut mieux croire ; croire en Dieu, croire en l’homme, croire en la vie, croire que nous avons des limites et que nous sommes fragiles, mais forts d’une immense capacité de transformation intérieure pour inventer une fraternité qui dépasse toute frontière.

Sr Florence, csj St Martin Belle Roche Le 1er décembre 2012

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