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Les évadés

 

 

L’amour de la vie

C’est avec un grand frisson dans le dos que je prends « ma plume » aujourd’hui ! En effet, l’Actualité me fait frémir… La violence déborde de toutes parts : islamisme, guerres, précarisation des emplois, croissance de la pauvreté, chômage, fermetures d'usines, dissolutions d'entreprises, mal logés, pauvres en dessous du seuil de pauvreté, nouveaux pauvres, insécurité…

Faut-il vraiment que nous marchions, la bouche en cœur, vers moins d’humanité ? J’avoue volontiers que notre monde et notre société me font peur ; peur pour les générations à venir. Quelqu’un me disait cette semaine : « Il ne faut pas s’inquiéter et compter sur le bon sens de l’homme ! » Certes, nous sommes appelés à marcher en confiance, mais sommes-nous encore dans notre « bon sens » ?

Notre société cherche à défendre la nature, la flore, la faune, l’eau, notre planète… L’écologie et le respect de la nature sont plus que dans l’ère du temps, alors que l’espèce humaine est terriblement maltraitée ! Trouvons-nous cela normal ? Chacun se bat pour protéger sa propre vie entendue comme un « faire ce que j’ai envie, comme j’en ai envie et où j’en ai envie ». Chacun aime sa vie, du moment qu’elle lui permet d’aboutir à tous ses rêves, ses fantasmes et même ses chimères. Aimons-nous la vie, la vie de l’autre ? Aimons-nous la vie de celui qui dérange nos petits arrangements ?

Beaucoup d’énergie a été dépensé autour de la question du « mariage pour tous », dont l’appellation, déjà, est une belle illusion ! Que je sache, nous n’avons pas ouvert le mariage aux religieux, aux pères et mères avec leurs propres enfants… Nous n’avions jamais entendu cette revendication de mariage avant que nous possédions une certaine maîtrise des manipulations génétiques et que nous puissions réussir les procréations médicalement assistées (PMA). L’homme, aimant jouer à l’apprenti sorcier, risque de dériver très vite vers une logique utilitariste de lui-même. J’entends par là qu’au point où nous en sommes, il ne nous faudra pas longtemps pour arriver à une logique eugénique de fabrication, de tri et d’élimination d’embryons avec l’ouverture de la procréation médicalement assistée. Que va signifier la protection du plus petit, du plus vulnérable, du plus démuni lorsque nous détruirons les embryons non génétiquement estampillés ? Oui, nous avons ouvert la boîte de Pandore d’où sortiront, non seulement la PMA, mais également la gestation pour autrui (GPA) et l’euthanasie… En effet, à partir du moment où nous utilisons l’être humain dès avant sa conception et tout au long de son développement, nous pouvons bien l’utiliser de la naissance à la mort et ne nous en priverons pas ! Il n’importe plus d’utiliser l’utérus de femmes pauvres d’Ukraine, de Russie, de Roumanie ou d’ailleurs, pour arriver à nos fins. Est-il important que nous mettions ces femmes en danger, puisque nous les avons bien assez payées pour cela ! Marchandisation des corps, marchandisation des enfants, marchandisation de tout être, à tout âge… Rien ne nous arrête. Le troisième volet de la trilogie ? L’euthanasie dont une forme de légalisation serait annoncée pour le printemps prochain !

L’homme ne vaut plus grand-chose, et cela, d’autant plus que nous commençons à le monnayer. Le Seigneur, par la bouche du prophète Isaïe, pourtant, s’adresse à chacun de nous de cette façon : « Tu as du prix à mes yeux ; c’est moi, ton Créateur, qui t’ai formé et appelé par ton nom… » (Is 43, 1). Le psalmiste répond par cette belle parole de reconnaissance : « C’est toi, Seigneur, qui m’a formé les reins, qui m’a tissé au ventre de ma mère ; je te rends grâce pour tant de mystères : prodige que je suis, prodige que tes œuvres » (Ps 139 - 138). Le Seigneur Dieu nous a montré son amour pour notre vie, plus que pour la sienne. Il nous apprend à aimer la vie de l’autre, plus que la nôtre et prioritairement la vie du petit, du plus vulnérable, du sans voix, du malade et du démuni… C’est dans son humanité pleinement assumée, jusqu’à la mort pour chacun de nous, que Dieu s’est pleinement révélé dans sa divinité. C’est le grand mystère de l’Incarnation. Plus nous serons homme, c’est-à-dire humain, plus nous serons divins !

Notre monde et notre société me font peur par ce qu’ils nous montrent de déshumanisation, tant dans ses décisions que dans l’ouverture de certains chemins. Au milieu de ce monde, des prophètes de la Vie se lèveront-ils pour appuyer sur le levier d’une humanisation ? Nous, qui croyons en la Vie et en l’Homme, trouverons-nous des moyens d’humanisation, là où nous sommes ?

Enfants d'une tribu d’Afrique Australe Pourrons-nous nous lever dans notre « bon sens » pour notre bonheur et le bonheur des générations futures ? J’aimerais tant que l’homme et la femme que nous sommes aujourd’hui apprennent à aimer la vie… la Vie telle qu’elle nous est offerte avec sa Loi du don de soi, somme toute naturelle, instinctive pour l’animal, purement génétique pour le végétal, mais raisonnable et intelligente pour l’être humain, s’il le veut bien. Quelle grande chose que notre dignité pourvue de responsabilité et de liberté ! Encore faut-il que nous acceptions d’en faire usage…

Sr Florence, csj St Martin Belle Roche Le 1 février 2013

Pour nous remonter le moral, lisons ce bref témoignage donné par les enfants d'une tribu d’Afrique Australe.



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