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Appel à la résistance !

Il y a un an presque, jour pour jour, que François Hollande commençait son quinquennat. A ce moment-là, il se présentait en « président de la réconciliation », annonçant une « France rassemblée » dans un climat de confiance et d’espoir. Déjà, dans sa campagne, lors du débat télévisé qui l’opposait à Nicolas Sarkosy, il affirmait fortement quel président il comptait être par une tirade de près de trois minutes : « Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Elysée. Moi président de la République, je ne traiterai pas mon premier ministre de ‘collaborateur’... ». Aujourd’hui, où en sommes-nous ? La confiance des Français est en berne et c’est compréhensible ; la division est partout.

Le fossé se creuse sans cesse entre les pauvres et les riches et les scandales ne manquent pas dans ce domaine de l’avoir. Nous ne voyons pas la moindre inflexion de la courbe du chômage qui continue à croître et la crise sociale bât son plein. La colère enfle !

Plus grave encore, parce que cela touche l’être, le refus de gérer des citoyens différents les uns des autres, non seulement d’un point de vue sexuel, mais aussi de la personnalité. Jusqu’où pouvons-nous refuser la différence comme mode d’identification humaine ? Comment pouvons-nous passer de l’unicité des personnes à un rêve chimérique du « tous pareils » ? Je croyais que l’une des fonctions d’un gouvernement est de permettre un vivre ensemble dans le respect des différences de chacun… Or, nier les différences attise la violence parce que chacun a besoin d’être pleinement reconnu pour ce qu’il est lui-même, singulier. La frustration creuse le lit de la violence. Notre société court un grave danger en perdant sa capacité d’intégration et d’homogénéisation des différences dans un projet commun. Dans la crise sociétale actuelle, la violence gronde !

Il est un autre combat, moins médiatisé, mais non moins important : la défense de l’être faible à la merci des autres ! C’est, en principe, le rôle de la loi, de protéger. Or, certains pèsent de tout leur poids pour l’autorisation de principe sur la recherche de l’embryon, même si cela implique sa mort. A partir de quand l’enfant à naître ne serait-il plus un être humain ? Il est surtout un « sans voix » et c’est bien commode ! Le 28 avril 2013 à Chalon / Saône, une conférence rassemblait des dizaines de personnes sur le thème « Euthanasier n’est pas tuer »… Utiliser un euphémisme changerait-il la réalité ? Les états généraux pour la révision de la loi de bioéthique ont permis un large débat et un consensus ; voici maintenant qu’il est question de revenir sur une partie de la loi votée, sans concertation ni débat… Le pays des droits de l’homme s’apprête à légaliser la mise à mort d’un être humain vulnérable au début et à la fin de sa vie… Au cœur de la crise morale, le silence accuse !

Dans ce climat hautement inflammable qu’est le nôtre, que pourrions-nous faire ? Résister et parler. Pouvons-nous taire devant la menace qui pèse sur les êtres vulnérables de notre société ? Allons-nous accepter l’instrumentalisation des embryons, la dévalorisation des personnes en fin de vie dans leurs souffrances, le formatage des enfants et adolescents au libertarisme sexuel, le démantèlement croissant des camps de Roms, etc… ?

Résister, c’est « oser annoncer une espérance à ceux que la vie afflige », disait Mgr Vingt-Trois le 16 avril 2013. Il importe de nous engager en citoyen responsable pour défendre la dignité de tout homme, mais plus encore, de vivre en cohérence nos propres valeurs humaines. Je termine avec ces quelques lignes du discours précité du cardinal Vingt-Trois : « Pour vivre dans notre différence sans nous laisser tromper et tenter par les protections trompeuses d’une organisation en ghetto ou contre-culture, nous sommes appelés à approfondir notre enracinement dans le Christ et les conséquences qui en découlent pour chacune de nos existences. A quoi bon combattre pour la sauvegarde du mariage hétérosexuel stable et construit au bénéfice des enfants, si nos propres pratiques rendent peu crédible la viabilité de ce modèle ? A quoi bon nous battre pour défendre la dignité des embryons humains, si les chrétiens tolèrent eux-mêmes l’avortement dans leur propre vie ? A quoi bon nous battre contre l’euthanasie si nous accompagnons pas humainement nos frères en fin de vie ? … C’est l’exemple vécu que nous donnons qui sera l’attestation du bien-fondé des principes.»

Si les crises peuvent être occasion de croissance, qu’elles soient pour nous celle de devenir de véritables témoins vivants et cohérents des valeurs que nous défendons, pour le bien de tous et pour que notre espérance rejaillisse sur les générations à venir.

Sr Florence, csj St Martin Belle Roche Le 1er mai 2013

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