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« Lève-toi, Dieu… »

« … Juge la terre, car toutes les nations t’appartiennent ! » (Ps 82, 8).
Ce cri d’appel m’habite beaucoup en cette période critique des relations internationales entre elles et vis-à-vis de la Syrie. Les jours qui se succèdent actuellement sont très éprouvants pour tous. La cruauté et l’injustice n’ont pas de limite. Les puissants, les princes de ce monde, n’ont de cesse de vouloir élargir leur règne politique, économique et financier, sur terre et dans le ciel. Comprendrons-nous un jour que l’orgueilleux est rongé par le mal et devient malfaisant pour son entourage ? Assouvir sa vanité à tout prix est une véritable calamité. L’homme serait-il vraiment un loup pour l’homme tant nous voyons tous qu’il est capable du pire lorsqu’il s’installe dans une logique de profits et d’intérêts personnels et nationaux ?

« Dieu, ne garde pas le silence, ne soit pas immobile et muet. Vois tes ennemis qui grondent, tes adversaires qui lèvent la tête » (Ps 83, 2-3)… ces ennemis qui ne sont autres que la haine et l’orgueil qui s’emparent des puissants et se retournent contre leurs peuples. Le Seigneur, dont la voix est de fin silence au point de n’être entendue que du plus profond silence paisible du cœur, entend-il seulement le cri étouffé des malheureux écrasés sous les ruines de leurs maisons ou sous les pluies ininterrompues des tirs d’armes lourdes ? Qui défendra la cause de l’homme sinon toi, Dieu ? Qui aura le souci de porter cette cause du petit, de l’opprimé, de l’orphelin devant toi ? Serai-je leur porte-voix ? Lorsque le peuple hébreu était lourdement opprimé en Egypte, le Seigneur a su trouver Moïse et l’a appelé à le sortir de là. Le Seigneur trouvera-t-il des hommes et des femmes de bonne volonté qui se feront ses messagers pour sortir un peuple de sa souffrance, de son déchirement et lui redonner son unité ?
Voulons-nous vraiment que tout un peuple soit écrasé sous un déluge de bombes, que la guerre fasse tâche d’huile et se répande dans le Moyen Orient, voire davantage ? Non ! J’étais heureuse d’apprendre que nos dirigeants semblaient se raviser… attitude sincère de sagesse et de prudence ou stratégie pour mieux rebondir dans une décision qui serait déjà arrêtée ? Est-il si difficile de comprendre et d’accepter que le surcroît de violence ne peut stopper la violence ?

Aujourd’hui, la liturgie catholique nous donne à méditer ce passage du livre de Ben Sirac le Sage (chapître 3) : « Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il te faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur. La puissance du Seigneur est grande et les humbles lui rendent gloire. La condition de l’orgueilleux est sans remède car la racine du mal est en lui. L’homme sensé médite les maximes de la sagesse ; l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute. »
Ces conseils de vertu s’adressent à tout homme de bonne volonté et plus encore à celui qui en position de pouvoir, de gouvernement et d’autorité. Puissions-nous l’entendre pour nous-mêmes, mais aussi comme une aide au discernement lorsque nous cherchons à élire nos représentants… J’espère que l’homme revienne à ce qu’il est profondément, image du Dieu Créateur qui ne demande que la délivrance des êtres sans défense. Il nous appartient, à chacun de nous, de veiller à rendre justice au faible, à l’orphelin et de faire droit à l’indigent et au malheureux, de libérer le faible et le pauvre. Il nous appartient de faire poids sur nos gouvernants pour qu’ils sortent d’un règne injuste sur notre monde aux dépens des pauvres opprimés et humiliés.

Oui, « Dieu, lève-toi, juge la terre, car toutes les nations t’appartiennent ! » Fais se lever des hommes de paix et de justice qui auront à cœur d’œuvrer pour la paix et la concorde entre les hommes et entre les peuples. La puissance appelle la puissance… c’est bien pour cela que tu es venu vivre notre condition humaine, faible parmi les faibles, né dans une étable puis réfugié parmi les réfugiés, obligé de fuir le massacre des innocents ; tu as prêché la paix, la justice, la fraternité, l’attention au pauvre et au faible et tu as fini dans une mort infâme, innocent sous la main des bourreaux. Tu t’es fait solidaire de tous ceux qui aujourd’hui encore, meurent très injustement, sans avoir le temps de connaître de longs jours et des années heureuses.

Garde-nous, Seigneur, et garde les puissants de notre monde, de s’ériger en juges capables d’appliquer froidement des lois et des punitions, ajoutant la violence à la violence ! Que ton Esprit se mette à l’œuvre pour nous aider à une juste évaluation des situations et que nos actes ne soient motivés que par l’attention au faible et au pauvre. Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu !

Sr Florence, csj St Martin Belle Roche Le 1er septembre 2013

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