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© Florence, CSJ
Combat du pygmé
(Chapiteaux de la cathédrale d'Autun )

 

 

 

 

 

 

 

 

Une guerre peut en cacher une autre

Le monde est en guerre. Plus de 40 pays se sont rassemblés à l’appel de Washington pour combattre et détruire "l’État islamique" qui gagne du terrain au nord-ouest de l’Irak et à l’est de la Syrie. Les médias nous tiennent très régulièrement au courant des diverses frappes aériennes nécessitées par ce qui semble « une guerre juste ». Qui pourrait en effet accepter que Daesh s’installe et  agisse  impunément,  transformant une partie  du  monde  en  une   sorte  d’ "état" de non-droit, fondé sur une violence et une barbarie sans nom ?

Posé en ces termes, nous ne pouvons qu’approuver l’action menée contre ces islamistes ultra-radicaux aux actes monstrueux. Pourtant, croyons-nous vraiment pouvoir combattre efficacement les islamistes à coups de frappes aériennes ? Comment ne pas s’interroger ? Sommes-nous inconscients ou naïfs devant la masse d’informations qui nous arrive à travers la majorité des médias ?

Ces "Informations" regorgent d’incohérences apparentes ; je ne vais pas les énumérer ici ; ce serait fastidieux et déprimant… mais tout de même ! Nous combattons les islamistes en Syrie et en Irak et dans le même temps nous armons l’opposition dite « modérés »… N’assistons-nous pas ainsi à la destruction de la Syrie qui perd son infrastructure ? Le régime syrien combat les islamistes depuis le début de la guerre en Syrie, mais nous ne voulons surtout pas lui porter main forte. Quelles alliances sont acceptables ?

Pendant que tout le monde se rallie au discours anti-terroriste légitime, nous assistons impuissant à un nettoyage ethnique au Moyen Orient. Les enjeux de cette guerre sont inextricables…

Je suis profondément révoltée et attristée devant le coût humain de ce conflit. Que peut-il advenir de bon pour la paix et la concorde entre les peuples ? Le secrétaire d’état du Vatican, le cardinal Pietro Parolin affirmait, il y a 3 jours, que nous ne devons pas oublier, nous ne devons pas nous résigner face à la situation de conflit au Moyen Orient. Que signifie ne pas oublier des centaines de milliers de personnes persécutées en raison de leur foi ? Comment agir pour ne pas risquer de me satisfaire d’une bonne conscience qui « se souvient » d’une manière passive ? Comment s’engager ici et maintenant, en tout point du monde, pour qu’advienne un peu plus de paix et de fraternité ?
Devant l’ampleur du conflit et notre sentiment d’impuissance, refuser de croire qu’un simple geste, si petit puisse-t-il nous paraître, serait-il inutile.

Florence, communauté de Saint Martin Belle Roche , 15 octobre 2014

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