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intercarmélitaine à
Saint Guilhem-le-Désert

2015 : une année pour se réjouir

Sur la décision du pape François, 2015 est l’année de la vie consacrée. Cette année s’est ouverte en ce premier dimanche de l’Avent ; en effet, l’année liturgique commence le premier jour de ce temps de l’Avent qui nous prépare à la fête de Noël. Qu’est-ce que cette année de la vie consacrée ? Cette vie consacrée signifie-t-elle encore quelque chose à notre monde ?

Des hommes et des femmes ont dédié leur vie à Dieu. D’une certaines façon, nous parlons d’eux comme des gens « à part »… Nous les pensons différents du commun des mortels et pourtant, ils ressemblent à n’importe quel homme ou femme d’entre nous. Parfois, nous les connaissons par l’histoire de notre pays, de la naissance de certaines institutions, ou les diverses œuvres ou mouvements missionnaires de par le monde. Les religieux ont œuvré pour le soin des malades, la naissance des hôpitaux, l’accueil des pauvres et des exilés, pour l’éducation de tous. Ils ont défriché nos campagnes, construit des églises, des cathédrales, des écoles et des hôpitaux… Aujourd’hui, l’Etat a pris le relais pour les différents services publics et qu’auraient donc les religieux à nous apporter ? Auraient-ils encore quelque chose à apporter à la société ? Quelle parole et quel œuvre pourrions-nous attendre d’eux ? Nous intéressent-ils encore un peu, beaucoup ou pas du tout ?
En ce qui me concerne, je trouve heureux qu’ils ne nous semblent plus « utiles ». C’est peut être la chance pour nous de profiter de cette année pour essayer de découvrir ou redécouvrir la saveur d’une vie donnée, gratuite, ouvrant la vie de notre monde sur une espérance inouïe ; cette espérance semble très difficile à concevoir et pourtant des hommes et des femmes ont osé miser leur vie sur cette attente active d’un monde meilleur. Rappelons-nous les moines de Thibérine, le père Franck (mort en Syrie), l’abbé Pierre, Mère Térésa et tant d’autres… ceux qui sont mondialement connus, mais aussi tous ces inconnus qui ont cru en l’avènement possible d’une vraie fraternité. Notre monde ne meurt-il pas de ce manque d’attention fraternelle, de tant de haine, d’isolement et d’indifférence ? Notre terre est déchirée par les guerres et chacun de nous aspire ardemment à la paix, la vraie, celle qui permet à tout homme d’exister simplement pour ce qu’il est. Aujourd’hui, dans leur liturgie, les chrétiens méditent cet extrait du Livre du prophète Isaïe : « Le Seigneur sera le juge des nations, l’arbitre de la multitude des peuples. De leurs épées, ils forgeront des socs de charrue et de leurs lances, des faucilles. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on ne s’entraînera plus pour la guerre » (2,4). Utopie ? Non, prophétie… en cours de réalisation !
Des religieux et religieuses de « peuples ennemis » on choisi de vivre entre eux la fraternité tant souhaité par leur pays en souffrance. Des hommes et des femmes ont délibérément choisis de vivre ensemble le pardon, la réconciliation, la fraternité, le service mutuel, l’attention aux autres et ce, de façon gratuite. Personne ne les y oblige sinon leur propre désir d’apporter leur contribution à la construction d’un monde meilleur, d’un monde où il fait bon vivre, pour les plus démunis comme pour les plus riches, un monde où les hommes auront appris le partage et l’accueil de l’autre, si différent d’eux-mêmes.
Alors, que cette année de la vie consacrée nous donne l’occasion de découvrir la joie véritable qu’il y a à croire l’homme capable du meilleur. Aurons-nous la curiosité bienfaisante de découvrir les religieux et religieuses qui vivent à proximité de nous ? Donnerons-nous la joie d’approcher le secret d’hommes et de femmes capables de donner leur vie pour l’avènement d’un monde plus humain et plus accueillant de chacun, tel qu’il est, avec ses richesses et ses vulnérabilités ? Osons croire que notre véritable bonheur se construira sur l’expérience que nous ferons de la fraternité. En ce début d’année, croyons que nous sommes tous en mesure d’être, dès aujourd’hui et chaque jour, les témoins d’une communion humaine qui peut se répandre en tous points de notre monde. Commençons et efforçons nous de commencer à tout moment… le reste nous sera donné de surcroît.

Sr Florence, csj Saint Martin Belle-Roche le 1ercembre 2014

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