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Extraordinaire intelligence humaine !

Les chercheurs réalisent de gros progrès quant au séquençage génétique et rendent possibles des modifications jugées nécessaires… par qui et pour qui et dans quel but ? S’agit-il d’améliorer la qualité de vie d’une personne malade ou de sélectionner les petits humains seuls jugés dignes de vivre car leur ADN serait « labellisé » ?
C’est merveilleux de penser que des personnes gravement atteintes dans leurs gènes peuvent espérer de meilleures conditions de vie. Effrayante avancée, quand nous savons que ces mêmes techniques génétiques peuvent servir des forces de mort dans une visée eugénique. De quel droit s’arrogerait-on un pouvoir de vie et de mort au prétexte qu’un être humain aurait ou non les « bons gênes » ? La question n’est pas nouvelle et heureusement, des scientifiques, des philosophes, des hommes de bonne volonté, creusent la réflexion éthique. Un acte techniquement possible n’est pas forcément bon à réaliser. Toutes nos découvertes peuvent être orientées vers le meilleur ou vers le pire selon l’usage que nous en faisons.
Malgré l’espérance que je veux porter en notre humanité, la désorientation de beaucoup d’entre nous et la perte de sens dont nous sommes témoins, m’inquiètent. Il me semble urgent et nécessaire de grandir en sagesse, respect, humilité et prudence dans l’usage de nos moyens techniques.
En janvier, une loi était présentée en faveur du « droit des animaux » ! L’animal ne peut être porteur de droit et de devoir. L’être humain a une dignité qui le distingue de l’animal et le rend responsable de ses actes : il est sujet de droit et de devoir, mais l’animal, nous lui devons protection ; c’est très différent du respect que certains veulent lui attribuer à force de loi ! Cela m’intrigue d’autant plus qu’il me semble entendre une sorte de nivellement entre l’homme et l’animal. Nos lois évoluent vers une perte de reconnaissance de la dignité d’un être humain, surtout quand il est faible et vulnérable. Pour notre société, la mort d’un enfant avant même qu’il ait vu le jour ne semble pas poser question. D’ailleurs, une personne reconnue « coupable » de dissuader une femme d’avorter est passible du pénal ! Beaucoup souhaitent pouvoir abréger la vie d’un être humain affaibli par la maladie, l’âge, le handicap ou la douleur ; dans le même temps, la mise à mort d’un animal domestique est hautement répréhensible. Nous avançons vers la légalisation de la GPA sans craindre pour la femme dont le corps sera marchandisé sans parler des conséquences pour l’enfant.
La revue Current Biology vient de publier une étude révélant que des scientifiques sont parvenus à reconstituer la quasi totalité du génome d’un mammouth laineux. L’article avance la possibilité de « recréer » l’animal, ce qui pose de nombreuses questions éthiques, mais peut-être pas celles que nous attendrions. « Ce serait très amusant, (dans) l'idée, de voir un mammouth vivant, et d'observer comment il se comporte, comment il bouge", a déclaré à la BBC Love Dalen, du Muséum d'histoire naturelle de Suède, coauteur de l'étude, « Mais je ne suis pas certain qu'on devrait le faire ». Premier problème évoqué : « Il faudrait utiliser une éléphante comme mère porteuse et cela pose un problème éthique, puisque ce processus pourrait causer des douleurs à la femelle » : elle porterait l’embryon d’un mammouth génétiquement modifié.
Nous avons moins d’état d’âme devant la souffrance d’une mère porteuse obligée de se séparer de l’enfant mis au monde que devant les douleurs d’une éléphante porteuse d’un mammouth ! J’assume la responsabilité de la comparaison dont il n’est pas question dans l’étude. Je m’étonne de lire un tel propos sous la plume d’un scientifique… Quelles sont nos « retenues éthiques » devant ce que nous appelons les « bébés-médicaments » ? Nos questions d’éthique mériteraient un développement long et nuancé parce qu’elles sont complexes. Cependant, le propos de Love Dalen a provoqué en moi un séisme de réflexions diverses ; je voulais tenter de vous en partager un écho.
L’être humain que nous sommes, doté de raison et d’intelligence, constitutif de notre société, a-t-il la même réserve éthique devant la souffrance inhérente à la GPA que Love Dalen devant le risque de douleur causée à l’éléphante porteuse d’un petit mammouth ? Je perçois ce propos comme un symptôme supplémentaire d’une grave maladie de notre société. Pensons-nous normal d’avoir plus de « compassion », de « respect », d’attention, envers les animaux qu’envers nos frères et sœurs humains ? Sommes-nous à ce point en perte d’estime de nous-mêmes, de notre dignité, de notre spécificité d’espèce humaine pour en arriver là ?

Florence , C.S.J. St Martin Belle Roche le 1er mai 2015

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