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Et puis, Paulette…

de Barbara Constantine
Ed. Calmann-Lévy, 2012, 313 p.

Avec Et puis, Paulette…, Barbara Constantine nous signe un de ces petits livres qui mettent du baume au cœur avec trois fois rien (enfin, presque…).
Tout commence avec Ferdinand et son fils avec lequel il a du mal à communiquer, ses deux Lulus de petits-enfants, sa ferme trop grande maintenant qu’il est tout seul. Par un moche soir d’orage, voilà que la voisine, Marceline, se retrouve sans le toit, au sens propre puisque le toit de sa ferme a subi les affres des vents et pluies… Devant le désastre, Ferdinand se dit qu’il a bien assez de place pour deux chez lui, en attendant que le toit se refasse. Et voilà Marceline, la polonaise sans le sou, son âne et son chat à s’installer chez lui. La vie va bien à deux, chacun chez soi mais avec compagnie, quand l’ami Guy perd soudain sa Gaby et le goût de vivre, avec… Quand il y en a pour deux, après tout, il y en a pour trois ! Voilà donc nos trois « vieux » à vivre ensemble sous un même toit, avec un âne pas banal et des chats comme il faut…

Au fil des événements, deux vieilles dames perdues et en détresse, quelques étudiants en situation précaire, viendront se joindre à la troupe ; des animaux toujours, un amour qui n’ose s’aventurer, un autre qui se déchire, agrémenteront la vie. Et puis, Paulette…

Ce petit roman est presque un conte mais il nous parle de choses tellement justes aujourd’hui : comment cohabiter entre générations ? C’est de cette cohabitation intergénérationnelle, non vraiment choisie mais qui vient au fil de la vie et de ses besoins, que nous parle ce petit livre. Si le romanesque est bien de mise (quelques incohérences, d’ailleurs) ainsi que les bons sentiments, il y a derrière des expériences qui se cherchent et des tendances qui se dessinent : de plus en plus, la collocation ne regarde plus seulement les étudiants… C’est aussi un roman du rural, là où l’on se connaît au moins un peu entre voisins, mais où l’on peut aussi être très seul parce que c’est comme ça ou pour tout un tas d’autres raisons, là où la communication peut se faire simplement mais parfois avec force détours et d’autres obstacles qu’en milieu urbain…
Reste ce que le roman suggère pour aujourd’hui : une manière de vivre ensemble, de s’épauler, de profiter des savoirs des uns et des autres, en traversant les générations.
Un petit site a vu le jour, à la suite du roman (et de Guy qui dans le texte en suggère la création !) : solidarvioc.com. Encore en travaux, il a du boulot devant lui mais on peut déjà consulter quelques initiatives de ce style.

En tous cas, une belle lecture, optimiste, qui devrait nous inciter à cultiver ce jardin des transmissions entre générations (à double courant), avec ses hauts et ses bas, au plus près de la vie ensemble. Et c’est réjouissant !

Adeline Marc

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