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Un pèlerinage de confiance et de paix...

Sr Delphine Grise (Hérouville)

J’ai participé cette année à la rencontre européenne de Taizé à Bruxelles, en tant que personne de référence dans l’organisation de cette rencontre sur Caen, ma "mission" était d’inviter des jeunes à vivre l'expérience de ce pèlerinage de confiance à Bruxelles.
Ce n’est pas la première fois que je participe à ces rencontres.

Les rencontres de Taizé se suivent et se ressemblent par leur intensité, la paix intérieure qu’elles distillent dans nos esprits et la confiance qu’elles procurent pour se lancer à bras le corps dans une année neuve. A Bruxelles, la rencontre s’annonce résolument européenne. En effet les 40 000 pèlerins découvrent la cité de l’Union Européenne et certains thèmes des carrefours en témoignent.
Car la confiance et la paix s’incarnent également dans cette construction européenne. L’esprit de Taizé, des chrétiens, de tout homme désireux de paix et de réconciliation devient ainsi tangible.

Cette année avec d’autres jeunes volontaires pour chanter dans la chorale, je vais vivre la rencontre différemment : au chœur de l’événement, si l’on peut dire. Apprendre et répéter les chants de Taizé comme soprane, alto, ténor ou basse nous donne d’ouvrir notre cœur et notre esprit à la musique de Taizé, à la musique de la foi, celle qui fredonne, murmure et qui ressurgit à l’improviste : "Confitemini domino quoniam bonus", "Wyslawiajcie pana", "Bénissez le seigneur"... Tous ces chants appris, chantés, s’enracinent dans notre cœur à chaque prière. On ne connaît pas, ou pas encore, son voisin chantant, mais qu’il soit alto ou ténor, lituanien ou polonais, on sait qu’au moment du chant, la communion existe, avec Dieu, avec le hall entier, avec les proches et les absents.

Les rencontres de Taizé, ce sont des milliers de jeunes de toute l’Europe et d’ailleurs qui accourent pour partager dans le recueillement et la joie. Mais au-delà de ces échanges internationaux et œcuméniques, des liens intergénérationnels vont se former.
Au point culminant de Bruxelles, à la paroisse St Augustin où j’étais accueillie, beaucoup d’accueillants ou d’aubergistes (pour faire écho à l’image déployée par le Cardinal Danneels) sont des personnes seules ou d’une autre génération, celle qui a connu la guerre. Pour ces Bruxellois d’expérience, la rencontre va être l’occasion de découvrir que la foi et l’art de la joie existent toujours chez les jeunes et que la confiance en l’autre et en la vie se renouvelle constamment.
Les pèlerins, eux apprennent à échanger et à rire avec des paroissiens qui vivent seuls bien souvent, avec leurs souvenirs, mais aussi leur espoir en l’avenir.

Nous retiendrons aussi ces mots prononcés par le diacre, le 2 Janvier, à la dernière prière, juste avant le départ : il remerciait les pèlerins de Taizé d’avoir apporté un souffle de jeunesse, ici, à St Augustin dans sa paroisse, et achevait son propos en précisant que même si la rencontre de Bruxelles se terminait, tout ne faisait que commencer...

Chacun, ayant repris la route de ses engagements respectifs, avec la volonté de faire grandir humblement mais visiblement la Paix et l’unité, est comme l'une de ces milliers de petites étoiles dispersées à travers le monde.
Je vois ce rassemblement comme une petite lumière à l’autre bout de l’Europe pour dire que même dans les nuits les plus sombres, les étoiles brillent toujours !
Est-ce un hasard si ce rassemblement se déroulait en même temps que les événements tragiques de Gaza ?

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