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Nous n'avons pas ici-bas de cité permanente

A la fin de l'année 2008, nos soeurs de Waregem ont définitivement quitté leur maison pour s'implanter à Groenhove Torhout. Sr Lutgarde revient sur ces 85 ans du Carmel St Joseph à Waregem, et l'horizon nouveau qui s'ouvre maintenant pour la communauté à Groenhove.

Après 85 ans de Carmel St Joseph à Waregem, la communauté s’établit à Torhout, petite ville au centre de la Flandre occidentale.

Pourquoi cette décision ? L’apostolat a pris trop d’envergure et les sœurs ne peuvent plus affronter les imprévus quotidiens. Elles tiennent à sauvegarder la vie carmélitaine. D’autre part, les exigences actuelles de l’œuvre dépassent les possibilités financières...

Depuis quelque temps, l’Evêque, Mgr Van Gheluwe, était en recherche d’une communauté priante pour le Centre Interdiocésain de Groenhove. Les sœurs de Waregem se sont présentées, heureuses d’enraciner le Carmel St Joseph dans un autre coin du pays flamand. Il s’agit de répondre à une soif spirituelle dans un pays trop sécularisé. Que vivront-elles là-bas ? Ce que le Centre leur proposera.

Depuis 1923, le Carmel répond aux appels les plus divers : retraites prêchées, récollections, accueil d’aveugles, de vacanciers, etc. La rue du mont est connue pour son parc magnifique !

En 1944, après le bombardement de Courtrai, la maison offre logis et repas à une trentaine de pères et juvénistes carmes dont le couvent s’est écroulé.

Après la guerre, les activités reprennent aussitôt. Un contrat avec la Mutuelle chrétienne assure l’envoi régulier de convalescents chroniques, ce qui unifie et stabilise l’apostolat jusqu’en 1970. Vous le devinez : il faut bâtir de nouvelles salles et chambres pour tout ce monde.

En 1951, les voisins insistent pour obtenir un jardin d’enfants. Après réflexion, les sœurs, secondées de laïcs, acceptent le défi. Avant 1965, dix classes primaires bourdonnent de vie !
A la même époque, Mère Marie-Joseph et Mère Monique Wullus sont choisies pour être les piliers de la première fondation au Congo belge. Heureusement, le Maître de la vigne rajeunit la communauté au moment propice.

En 1969, le Conseil municipal de Waregem décide de renouveler entièrement le centre de la ville. Son dynamisme fait trembler le Carmel sur ses bases : "Si vous voulez un avenir pour les convalescents, vous devez détruire ce qui existe !". La sagesse s’impose.

En 1970-72, une maison ensoleillée surgit, fonctionnelle et agréable, une oasis de repos pour les convalescents, une habitation commode pour les sœurs à proximité...
La Mutuelle modifie le contrat : "Nous supprimons les cures de malades chroniques, vous prendrez dorénavant des cas post-opératoires". C’est entendu.

1972 marque encore le départ de quatre sœurs à Ostende pour une nouvelle implantation dans le quartier des pêcheurs. Elles y sont restées vingt ans. Partout, les fraternités naissent et disparaissent...

En 1994, les plus jeunes de Waregem veulent risquer une expérience à Anvers. Mais il est évident que le Carmel ne peut tenir sans les forces vives. Elles rentrent au berceau en 1997.

En 2000, le mouvement St Michel de Courtrai propose d’animer l’Eucharistie avec les sœurs, chaque dimanche en la chapelle Ste Thérèse – une initiative acceptée avec une confiance audacieuse et qui porte des fruits. Progressivement, une communauté chrétienne se développe avec un impact réel sur le voisinage et une insertion responsable dans l’Eglise locale. L’insistance de l’assemblée, après la vente du domaine à la clinique, pour continuer la liturgie avec St Michel, nous révèle la portée prophétique de cette collaboration.

En juin 2008, malgré les efforts réitérés des parents, l’école ferme ses portes, car elle fait partie du domaine vendu. Adieu les petits lapins, l’écureuil et les hérissons, les canards et le lièvre. Une consolation reste : toutes les maîtresses et les enfants retrouvent une place dans les écoles voisines.

Le 31 octobre 2008 est une date mémorable. La maison de convalescence est supprimée et ne sera pas remplacée. Dans la soirée, le personnel au complet assiste à la dernière réception. L’ambiance est bonne car plusieurs employées ont déjà retrouvé un plein-temps, et... les pizzas sont délicieuses !

Après la Toussaint, les sœurs se hâtent de préparer le départ. La maison doit être vidée de fond en comble. Plusieurs journaux étalent le regret profond des habitants et soulignent combien le carmel était connu et apprécié. Oui, le cœur pince. Laisser un chez-soi, des amis, des relations multiples, envisager un avenir assez inconnu, cela ne se fait pas sans peine mais rend solidaires avec tant de contemporains. La direction de Groenhove attend les six carmélites pour le 1er janvier 2009. Elles y occuperont une aile du premier étage et disposeront d’un oratoire et d’une grande chapelle. En tant que communauté de prière, elles espèrent accueillir beaucoup d’intéressés... Tout au long de l’année, nombreuses sont les sessions, retraites, passages et groupes variés. Les plus jeunes sœurs seront engagées à mi-temps, les autres se tiennent disponibles pour les tâches occasionnelles : accueil, sacristie, bibliothèque… Toutes comptent fermement sur les grâces initiales de toute fondation.

Le Centre Interdiocésain est situé à l’entrée d’un grand bois. Il comprend plusieurs bureaux et une cinquantaine de chambres. L’ASBL de l’évêché est propriétaire du Domaine de Groenhove Virgo Fidelis.

(Sr Lutgarde)

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