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De retour des JMJ : un témoignage

"Ce n’est pas nous qui faisons un voyage, c’est le voyage qui nous fait". A chaque voyage que je fais, ce proverbe me revient. Je n’ai pas décidé par moi-même d’aller aux JMJ ; j’ai été appelée à rejoindre le groupe. Je suis partie dans une démarche de service.

Mgr Lebrun, lors d’une catéchèse à Sydney, nous a posé cette question : "Pourquoi êtes-vous venus aux JMJ ? Pour quelles extrémités de votre vie, êtes-vous venus ? Etre missionnaire, c’est aller jusqu’au don de soi-même. Etre témoin jusqu’aux extrémités de la terre, c’est aller jusqu’aux extrémités de soi-même". Difficile de répondre dans l’instant à cette question, pris par le rythme des JMJ, le décalage horaire, la découverte d’une autre culture (Australie et Corée), les rencontres. On ne peut que recueillir en soi quelques flashs comme une pellicule photo ; le développement se fera plus tard.

Le pape nous a beaucoup parlé : des paroles fortes et denses qui demandent à être reprises et approfondies. Cependant, une parole de Benoît 16 m’a frappée et accompagnée le reste du voyage : "Ce qui fait notre foi, ce n’est pas ce que nous faisons, mais ce que nous recevons". Cette capacité de réception, d’accueil est peut-être un des signes de l’Esprit Saint dans notre vie de croyant. Recevoir ces compagnons de voyages, chacun avec sa différence. Recevoir l’accueil et la gentillesse de nos hôtes, tant en Australie qu’en Corée. Recevoir et expérimenter ces bribes de fraternité universelle : une danse improvisée avec des jeunes de partout sur le parvis de la cathédrale Ste Marie à Sydney, apprendre le Dabké (danse traditionnelle) avec les jeunes Libanais, célébrer la messe selon le rite grec catholique, se laisser toucher par la foi de l’Eglise Coréenne. J’ai été impressionnée de rencontrer des gens de Papouasie Nouvelle Guinée. J’ai eu le sentiment de toucher les extrémités de la terre.

Un autre évêque, dans une homélie, nous a dit : "Nous devenons ce que nous contemplons". J’espère fortement devenir ce que j’ai contemplé d’humanité, de foi et d’espérance au cours de ce voyage aux antipodes. Merci à tous ceux qui nous ont permis de vivre ce voyage et cette expérience intérieure.

( Sr Valérie Deperiers, Carmélite de St Joseph )

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