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Tolède

En 711, la ville de Toledo est conquise par les Maures (Arabes musulmans) et fait partie du califat de Cordoba. Le 25 Mai 1585, Alphonse VI de Castille reprend Toledo des mains des Musulmans.

Au 12° siècle, la ville est un centre de traduction très réputé. C'est surtout un lieu de rencontres entre les savants des trois grandes religions juive, musulmane et chrétienne.

Tolède, c'est aussi le lieu où Jean de la Croix est enfermé par ses frères Carmes, le lieu où il traverse l'expérience fondatrice de la nuit.

La ville aux trois religions

La ville se trouve en haut d’une montagne, entourée par le fleuve Tajo (le Tage). On peut y voir de nombreux monuments qui racontent l’histoire des trois cultures présentes dans cette ville. La citadelle Alcazar, la cathédrale, le Zocodover (de l’arabe Suk-al-dawad = marché aux bestiaux, marché central), les synagogues. Toledo est connue pour sa tolérance religieuse durant la période où elle faisait partie du Royaume d’Al Andalus. Les communautés juive, musulmane et chrétienne y vivaient pacifiquement.

Il reste à Toledo nombreux souvenirs de cette époque : la synagogue Santa Maria la Blanca et celle du Transito ; la mosquée Cristo de la Luz et de nombreuses églises...

La mosquée Cristo de la Luz se trouve enclavée dans l’ancien quartier de St Nicolas et de la Madeleine, zone de la medina, résidence des musulmans aisés. C'est l’unique mosquée encore conservée à Tolède sur les dix qui existaient pendant l’époque musulmane.

La synagogue del Transito, bâtie en entre 1366 et 1367 a été transformée en église après l'expulsion des juifs d'Espagne. Celle de Santa Maria la Blanca, également transformée en église, était sans doute la synagogue majeure de la ville. Elle rappelle le plan des mosquées almohades. Toutes deux se trouvent dans le quartier de l’ancienne juderia (quartier juif) l’un des plus fascinants de Tolède. L’endroit est un lacis de ruelles où le temps semble s’être arrêté depuis le Moyen-Age. En 1992, pour le 500ème anniversaire du décret d’expulsion des juifs, le roi Juan Carlos a invité les descendants des juifs tolédans appelés Toledano et leur a remis les clés de la ville.

"J’ai été touchée par la synagogue : cela m’a fait penser aux racines de Jésus et à mes propres racines" (Sr Nadine).

L'épreuve de Tolède

Jean de la Croix a 35 ans. Le 2 décembre 1577, des frères Carmes, hostiles à la réforme thérésienne, enlèvent Jean pour l’enfermer dans le cachot de leur couvent de Toledo. Le conflit couvait depuis plusieurs années déjà. Jean restera 8 mois dans ce cachot, "sans lumière et sans guide, que le feu brûlant en (son) coeur" (Jean de la Croix - Poème à la Nuit, 3)

Accusé par ses propres frères comme rebelle et insoumis, Jean de la Croix doute parfois de l’œuvre accomplie. Il éprouve l’absence de Dieu : c’est la nuit.

Cette nuit de l’emprisonnement devient le symbole du travail spirituel de Dieu dans le cœur humain. Dans une nuit lumineuse du mois d’Août 1578, le prisonnier de Toledo s’évade de son cachot : il chante alors, en des poèmes fulgurants sa bienheureuse aventure spirituelle.

L'expérience de la Nuit

"Dans une nuit obscure,
Anxieuse, en flammes d’amour,
Ô, bienheureuse aventure !
Je sortis sans être vue
Quand fut apaisée ma demeure."
(Jean de la Croix - Poème à la Nuit, 1)

"A Tolède, devant le cachot, j'ai vu en Jean de la Croix la confiance totale en Jésus-Christ qu'il avait : là, la nuit a nourri sa vie spirituelle, et jusqu'à la fin, il a gardé courage. J'ai senti la grandeur de Dieu. Il est amour, Il m'aide à dépasser toutes les difficultés et en même temps, ces difficultés m'apportent la maturité humaine et spirituelle." (Sr Vony)

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