Jean 7, 40-53: Jésus, Parole divine

Jésus enseigne au Temple, quelques oreilles dans la foule entendent ses paroles. Les gardes qui ont reçu l'ordre de l'arrêter, ne peuvent le faire et confessent à leurs commanditaires : « Jamais un homme n'a parlé comme cet homme ! » Quant à Nicodème, qui précédemment était venu le questionner de nuit et qui sera aussi présent à l'heure de la croix, il interroge avec pertinence ses confères pharisiens ainsi que les chefs des prêtres : « Est-ce que notre Loi permet de condamner un homme sans l'entendre [...] ? » Cet évangile nous met face à Jésus "Parole" : il enseigne et il parle, on l'écoute ou on ne l'écoute pas, on l'entend ou on ne l'entend pas. Jean ne nous dit rien du contenu de son enseignement car cette Parole est bien au delà des mots ou d'un discours : Jésus est le Verbe de Dieu. Il est le glaive à deux tranchants mettant à nu et divisant. Il est la lumière et la vérité transperçant les ténèbres de nos incroyances et de nos duretés. Il est la liberté et que l'on ne peut saisir : « Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. » Face à lui, les responsables religieux parlent et bavardent, ordonnent et invectivent, condamnent et maudissent ceux qui ont pris part pour Jésus. L'évangéliste est prolixe à leurs sujets, et leurs mots sont rapportés. Ainsi, leurs bavardages mettent d'autant plus en valeur le silence de la Parole, cette voix qui est absolue Présence, Voix de fin silence, la miséricorde divine à portée d'oreilles ...
« Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, samedi 4 avril 2014