Jn 11, 45-57:
Jésus va mourir pour rassembler les enfants de Dieu dispersés

" ... chaque matin elle m'éveille... Tu ouvres mon oreille... " Is 50, 4-5

Juste après le retour à la vie de Lazare, les juifs se divisent au sujet de Jésus : il y a ceux qui ont vu le signe et qui croient en lui, d’autres qui ont vu le signe mais se mettent du côté des pharisiens, des chefs des prêtres et du grand conseil qui refusent de croire et fomentent de le tuer. Pourtant, dans ce chaos, surgit une parole prophétique de la bouche du grand prêtre Caïphe : “Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple” ; et l’évangéliste de préciser et surtout d’élargir au salut universel (hors temps et hors frontières) le don de Jésus : “Ce n'était pas seulement pour la nation, c'était afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés.”

Cet évangile me fait penser à un conte d’Oscar Wilde, intitulé “Le rossignol et la rose” (1888) et dans lequel un rossignol chante une nuit entière le cœur appuyé sur une épine de rosier pour que son sang (et donc sa vie) fasse naître une rose rouge qu’un jeune étudiant amoureux offrira à sa bien-aimée. Or, à vue humaine, ce sacrifice est un échec puisque la jeune fille refusera la rose et que l’étudiant la jettera, désabusé, écœuré des choses de l’amour. La compassion du rossignol, son chant d’une nuit, son sang mêlé à la sève du rosier ont-il été inutiles ? Assurément non, puisqu’est né un conte qui rassemble aujourd’hui des millions de lecteurs, comme si l’ultime chant résonnait encore au cœur des poètes ...

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, samedi 11 avril 2014