Matthieu 13, 24-30 : "Les roses, les grands lys et les fleurettes"

Très souvent, la lecture de cette parabole du bon grain et de l'ivraie nous fait focaliser sur la question du mal dans le monde et dans nos vies, alors que l'intention de l'évangéliste Matthieu me semble tout autre. La polysémie désignant le bon grain, sa vie et sa croissance se heurte au monolithe obstiné de la "zizanie" traduction littérale du grec "ivraie", dont l'étymologie nous montre bien l'entêtement à diviser et à troubler.

La bonne semence, le champ, le blé, l'herbe, l'épi, le bon grain, le moisson sont les multiples termes désignant, quant à eux, la diversité et la prolixité de notre humanité bénie pour croître et porter fruits.

C'est une belle parabole pour honorer les vies de sainte Anne et saint Joachim, les parents de la Vierge Marie, que nous fêterons aujourd'hui. La bonne Parole de Dieu — fragile et délicate — est semée largement dans nos cœurs, heureux ceux qui la reçoivent et la font fructifier au cœur de notre monde en feu. Dans ce monde même, poussent les roses, les grands lys et les simples fleurettes aimés de Dieu !

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, 26 juillet 2014