Lc 11, 27-28 : «On ne coupe pas la Parole ! »

- “Moi, je n’ai pas aimé la dame parce qu’elle a coupé la parole à Jésus qui parlait !” Lire en catéchèse ces deux versets de l’évangile de Luc a été très instructif. Effectivement, (merci les enfants, vous à qui sont révélés les mystère de Dieu) cette femme “anonyme” qui n’a dit ni “bonjour”, ni “s’il te plait”, ni ne s’est présentée à Jésus et à la foule, et bien cette femme-là a coupé la parole au Verbe de Dieu ! Et vous qui êtes des habitués des règles de politesse, vous l’avez tout de suite remarqué.
Ensuite, je vous dirai que la malheureuse est en plus hors sujet, et Jésus de le lui faire remarquer. Elle se situe dans un lien charnel de maternité terrestre, tandis que Jésus ouvre son cœur à tout va, pour une maternité et une filiation universels, qui ne dépendent ni du sol, ni du sang, ni du lait, mais de l’oreille et du cœur.
Elle a coupé la parole à celui là-même qui est la Parole. Or, écouter et partager la Parole de Dieu, comme nous le faisons en ce jour, est la béatitude de toute notre vie. La Parole illumine, la Parole donne la compréhension et l’intelligence (Ps 118,130). La Parole nous rend à l’espérance. « Du moment que quelqu’un parle, il fait clair » citait Freud d’un de ses petit patient qui avait peur du noir. Pour cet évangile, c’est comme si, tout à coup, la femme avait éteint la lumière.
L’invitation à sortit des ténèbres nous est lancée : écoutons Jésus nous parler.

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, 11 octobre 2014