Luc 13,1-9 : Sans cesse, Dieu nous invite à nous convertir

« C’est la gloire de mon Père que vous portiez du fruit ! » (Jn 15,8)

En deux questions posées aux “gens” qui viennent rapporter la triste histoire des Galiléens, et une parabole, Jésus diagnostique notre principal défaut : celui de chercher une cause, une raison ou un coupable au mal qui envahit notre monde.
Pourtant, toute la bible et en particulier cette parabole du figuier stérile nous rappellent combien Dieu donne la vie et combien le don est premier : du “soyez féconds” de Genèse 1, au semeur semant largement et dans tous les sols (Lc 8,4-15), comme pour le soleil et la pluie qui brille ou tombe sur les justes comme sur les injustes (Mt 5,45), ou comme les sarments qui greffés à la vigne portent du fruit (Jn 15,2.4), etc
Il nous faut entendre et réentendre cette bienveillance de Dieu pour toutes ses créatures et tout le créé : « Le Seigneur est bon pour les ingrats et les méchants. » (Lc 6,49). De cette affirmation de foi naît l’immense sollicitude du vigneron à creuser et nourrir (toujours et encore) le figuier stérile. Cette insistance est là pour que le croyant sache que tout lui est donné par avance et par pure grâce. Mais, en réponse, il lui appartient de se tourner vers le Seigneur (la conversion) et de le choisir comme ami (la relation faite de reconnaissance et de partage).
On ne coupe pas le figuier pour le “punir” mais parce qu’il est déjà mort, mort depuis trois longues années, de n’avoir pas pu vivre de la vraie et unique sève, celle de la vie même de Dieu.

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, 25 octobre 2014