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  ©Sculpture de Giacometti
    L’homme en marche –

Jean 5,1-16 « Veux-tu guérir ? »

Cet homme-là nous surprend, tellement il est accroché à son état de vie, gisant, inanimé, fixé au grabat de sa condition d’adam collé à la terre. Il semble qu’il n’ait jamais remarqué ou considéré un proche comme un ami. « Je n’ai personne. » Isolement mortifère de celui qui se croit perdu, île déserte dans l’océan du monde. Solitude redoublée de la comparaison envieuse qui ferme l’accès à l’action de grâce et l’action de la grâce. « Un autre descend avant moi. »

Vivre, c’est vouloir vivre. « Veux-tu guérir ? » La parole de Jésus à cet homme va l’obliger à faire le choix de revenir à la Vie, à la stature d’un homme « debout », « en marche ». « Il prit son grabat, il marchait. » Jn 5,9.

Jésus ne nous rejoint pas en dehors de nos existences éprouvées, de nos histoires blessées. Porter le grabat est assumer notre condition d’humain jusque dans ses plaies, comme lui-même Ressuscité présente ses marques au regard incrédule de Thomas, invité à y mettre le doigt pour se laisser – enfin – toucher par son Sauveur. Jn 20,27.

Jésus reviendra vers cet homme fragile en l’invitant à re-orienter sa vie vers Celui qui est à l’origine de tout don. Mais le chemin de la reconnaissance est ardu au cœur rétif de l’humain.

Sr Marie-Hélène Gérault , communauté Isfiya, Israël, 17 mars 2015

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