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    © Sr Esther C.S.J.

Matthieu 1,18-24 – Annonciation à Joseph

Justesse – Ecoute – Discrétion
A l’annonce de l’ange, Joseph éprouve certainement stupéfaction et doute… Sa première réaction c’est d’accomplir la Loi, de répudier cette jeune femme car il sait qu’il ne peut pas être le père de son enfant. Cependant, il veut le faire « en secret » : déjà, dans cet accomplissement de la Loi, il laisse s’introduire quelque chose comme une confiance inaltérable en l’autre. Il ne se positionne pas comme un censeur radical, il se rend disponible pour entendre encore plus, une autre voix plus originaire que celle de la réalité objective,versée dans son oreille. Joseph, c’est l’anti-Adam : il n’écoute pas la parole du serpent, il n’écoute pas la suspicion. Il va se laisser toucher par une parole qui lui vient d’ailleurs : c’est pour cela qu’il est dit "juste", ajusté à une réalité qui le surprend, à l’inattendu.
Comment peut-il consentir à dire « oui » devant une situation aussi énorme sinon parce qu’il y a en lui comme une habitude d’écoute, de longue fréquentation de l’écoute d’une autre parole qui peut le toucher et faire brèche dans une objectivité de soupçon. Comment laissons-nous le doute, le questionnement, la déception qui nous habitent être traversés par une autre parole qui va nous conduire plus loin ? Joseph y consent, lui, l’homme de l’écoute.
Dans cette scène, et tout au long des Récits de l’enfance du Christ, Joseph ne prononce aucune parole : il est le silencieux de l’Evangile… Cette discrétion ne fait pas de lui un personnage de second plan car c’est très grand d’être discret et le Messie lui-même est discret. Cela nous rappelle l’effacement de Jean-Baptiste, dès lors que le Christ entre en scène. Même mouvement chez Joseph : il renvoie, par son silence, à la réalité du passage étonnant de Jésus au milieu des hommes et des femmes qu’il saisit par son dynamisme, par la grâce. Et le juste, l’homme d’écoute, de haute discrétion, s’efface devant la manifestation du Christ : « Il faut qu’il grandisse et que moi je décroisse » (Jean).

Sr Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte jeudi 18 décembre 2014

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