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    © Arcabas (détail)

Jean 8,51-59
« Ils ramassèrent des pierres »… pour lapider la Parole

« Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort ».
L’enjeu est bien mourir ou vivre puisque cette « garde », cette veille à l’écoute de la Parole concerne notre capacité à devenir ou à demeurer disciples de Jésus.
Deux voies s’ouvrent devant nous.

L’impasse de la captation, cette volonté de s’emparer de la Parole, dans une boulimie d’immédiateté qui cherche à neutraliser le Mystère, à le résoudre, à le réduire… Prétention tragique d’un savoir fermé sur lui-même, opaque à la louange et à l’émerveillement.
La voie royale de l’attention, cette réceptivité silencieuse de qui retient sa propre parole pour entrer dans le territoire de l’écoute. « Nous sommes les disciples de ce à quoi nous prêtons attention » (Laurence Freeman).
Le disciple de la Parole s’engage dans le Mystère et pour lui : il se met et se tient en Présence. Il « donne lieu » à la Parole sous le mode de la pauvreté.
Le disciple de la Parole décline tout savoir pour entrer en connaissance : pour envisager la Face lumineuse du Bien-Aimé dont il perçoit la « musique silencieuse ».
Et nous recevons l’interrogation douloureuse de Jésus au seuil de sa Pâque : « Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous n’êtes pas capables d’écouter ma parole » (Jn 8,43). « Parce que ma parole ne pénètre pas en vous… vous ramassez des pierres » pour me lapider » (Jn 8,37).
« Mais Jésus, passant au milieu d’eux, alla son chemin » (Luc 4,30).
De même, la Parole traverse nos surdités et nos ténèbres, pour peu que l’on consente à un silencieux amour.
« Et puisque la cithare
A son Maître est attentive,
C’est à toi qu’est attentive ma bouche…
Et puisque j’ai appris de toi
Un nouveau mode de concevoir,
Que de toi ma bouche apprenne
Le nouvel enfantement
D’une nouvelle louange ! »
(Ephrem le Syrien)

Sœur Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte jeudi 26 mars 2015

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