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    © Fabienne Verdier
   

Matthieu 9,1-8 Laisser advenir ce qui est en soi

Après des déplacements multiples dans lesquels Jésus, la Parole en acte, multiple les signes de délivrance, le voici immobilisé dans sa ville et même dans sa maison (selon les autres évangélistes). Comme si la Parole se trouvait encerclée… Et, de fait, le cercle des scribes constitue comme une barrière, une forteresse de défiance et de soupçon, une volonté souterraine de bloquer le « pouvoir » bienfaisant de la Parole…
Une première brèche décisive va s’opérer : la confiance d’un humain, lui aussi réduit à l’immobilité dans son corps mais capable de se mettre en marche à l’intérieur de lui-même, de se vouloir proche de Jésus, tel qu’il est sous le regard de tous. Et Jésus discerne ce mouvement de l’esprit et de la volonté comme le premier signe d’une libération de tout l’être : « Aie confiance, enfant, tes péchés sont remis ».
Pouvons-nous sortir, un instant, d’une conception quelque peu étroite du péché ? Il est, avant toute chose, paralysie, rigidité, fermeture obstinée à la relation avec soi-même, les autres, Dieu. Il est perte de confiance dans la parole de l’autre qui m’invite à sortir de moi-même pour mieux habiter ma propre demeure.
C’est ici que pleuvent les accusations de ceux qui imaginent détenir un pouvoir de la part de Dieu : « Celui-ci blasphème. Qui peut pardonner les péchés sinon Dieu seul ? » (Marc 2,6). Tel n’est pas le pouvoir de Dieu ! Dieu veut et peut et opère à la mesure de la confiance que je lui octroie. Dès que je m’engage dans la seule œuvre qu’il ne peut faire sans moi : l’offrande confiante de ma propre liberté.
A l’image de ces scribes crispés sur leur propre certitude, allons-nous rester paralysés à la porte de notre propre demeure ?
« Il n’y a aucun mal pour nous à considérer qu’un Dieu si grand peut se communiquer… Ni à aimer une bonté si excessive et une miséricorde si profonde. J’en suis certaine : qui se scandalise que Dieu puisse accorder ici-bas une telle grâce est totalement dépourvu d’humilité et d’amour du prochain. Pour moi, je suis persuadée que quiconque ne croit pas cette vérité ne la goûtera pas par expérience. Dieu, en effet, aime beaucoup que nous ne mettions pas de limite à ses œuvres ; n’en mettez jamais, vous non plus… » (Thérèse d’Avila).
« Les foules glorifiaient Dieu d’avoir donné un tel pouvoir aux humains ».

Sœur Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte 2 juillet 2015

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