Mathieu : 11, 16-19
« Jusques à quand clocherez-vous des deux jarrets ? »

Élie face à la foule — prête à suivre les prophètes de Baal — s'insurgeait, en son temps : « Combien de temps allez-vous danser pour l’un et pour l’autre ? Si c’est le Seigneur qui est Dieu, suivez le Seigneur ! » (1R 18,21).
Quelques siècles ont passé, et à nouveau, la foule se fait interpeller pour une histoire de pas de danse non synchrone avec la musique ambiante : « Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. » (Mt 11,17).

Problème de rythme ? Danser à temps et contretemps ?
C'est plutôt l'inconstance et le manque de synchronicité des foules jamais contentes que fustige Jésus. Exactement comme il exhortait Marthe à sortir de son grommèlement et de sa cuisine quand il s'agissait d'écouter et d'adorer. (Lc 10,41-42).
"To be at the right place, on the right time !"

Saint Paul le formule autrement lorsqu'il nous invite à nous unifier et nous élever autour du Christ "tête" : « Alors, nous ne serons plus comme des petits enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d’idées, au gré des hommes qui emploient la ruse pour nous entraîner dans l’erreur. » (Ep 4,14).

Car la réponse est là, sise au profond de notre cœur et de notre oui, de ce consentement à suivre Jésus si nous l'avons reconnu (lui seul et lui seulement) comme le Seigneur de notre vie. « Si c’est le Seigneur qui est Dieu, suivez le Seigneur ! »

Car seul Dieu est le maître de la danse : « Faites-nous vivre notre vie, / Non comme un jeu d'échecs où tout est calculé, / Non comme un match où tout est difficile, / Non comme un théorème qui nous casse la tête, / Mais comme une fête sans fin où votre rencontre se renouvelle, / Comme un bal, / Comme une danse, / Entre les bras de votre grâce, / Dans la musique universelle de l'amour. / Seigneur, venez nous inviter. »
(Madeleine Delbrel, Le bal de l'obéissance, Extrait de Nous autres, gens des rues, 1966).

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, 12 decembre 2014