Luc 5, 12-16
« Que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel »

La liturgie de cette semaine de l’Épiphanie (la "Manifestation" du Seigneur), nous donne à méditer des textes de guérisons et de miracles de Jésus. Ils manifestent la miséricorde de Dieu pour tout son peuple, qu’il veut non plus affamé mais rassasié, non plus effrayé mais confiant, non plus aveugle mais voyant, non plus lépreux mais pur, afin que nous nous sentions rétablis dans toute notre dignité d’hommes et de femmes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Aujourd’hui, Jésus croise un lépreux, non pas un homme un peu touché par la maladie, mais totalement « couvert de lèpre » (v. 12), littéralement du grec « plein de lèpre ». Il en est rempli. Son cas semble très grave.

Mais là, en pleine ville, l’homme lépreux et exclu de sa communauté tombe face contre terre et prie Jésus de le purifier. Il retourne à la terre, à sa condition de terrien, d’Adam pétri de boue, sans visage ni vis-à-vis.
Luc mentionne deux fois le verbe "vouloir" : « si tu le veux » (v. 12) et « je le veux » (v. 13). Le lecteur est renvoyé, par la prière courageuse de l’homme lépreux, à La Prière de tous les disciples de Jésus : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6,10 ) et nous sommes projetés bien loin des prescriptions mosaïques de l’ancienne loi (Lv 13), même si c’est-à-elles que Jésus renvoie l’homme purifié.
La volonté de Dieu est que tout homme vive et soit sauvé. En Jésus "Dieu sauve", la puissance de Création divine se prolonge dans le Fils qui rétablit toute personne à sa vocation première de créature. Jésus touche l’homme abimé et « aussitôt la lèpre s’en alla » (v. 13), comme nous quitte une personne à qui nous ne serions pas assortis. Et c’est immédiat ! Comme l’haleine de vie avait rempli le premier homme, faisant de lui un être vivant, la présence de Jésus remplit l’homme sauvé et le renvoie instantanément à sa condition de fils de Dieu. Les foules nombreuses viennent alors écouter et se faire guérir par celui qui nous a fait pour lui (v.15).

« Mais lui se retirait dans les endroits déserts, et il priait » (v.16). La prière de l’homme à Jésus, face contre la terre, ouvre celle du Sauveur vers le ciel, car il est celui qui libère pour nous relier au Père, dans le silence et la solitude du désert. Que sa volonté soit faite !

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, 2 janvier 2015