Marc 7, 31-37:
« Les yeux levés au ciel, Jésus soupira et dit :" Effata ! " »

« Dieu n’est pas indifférent au monde, mais il l’aime jusqu’à donner son Fils pour le salut de tout homme. Dans l’incarnation, dans la vie terrestre, dans la mort et la résurrection du Fils de Dieu, la porte entre Dieu et l’homme, entre ciel et terre, s’ouvre définitivement. » Message du Pape François pour le Carême 2015, «Tenez ferme » (Jc 5, 8)

En lisant le récit de la guérison du sourd bègue, j'ai longtemps associé le « Effata ! » (v. 34) à une formule magique adressée aux oreilles malades. De fait, ce sont bien elles qui s'ouvrent après que Jésus ait soupiré ce « Ouvre-toi ! » (v. 35). Une lecture plus attentive de ce récit, en lien avec la prière suppliante du peuple d'Israël, nous renvoie à un autre destinataire : non plus les oreilles mais le Père du Ciel.
Ainsi, Marc prenant la peine de préciser l’attitude de Jésus « Puis, les yeux levés au ciel, Jésus soupira et dit : "Effata !" », associe cette prière à celle du prophète Isaïe : « Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! […] Ainsi tu manifesterais ton nom à tes ennemis. […] Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. » (Is 63,19 ; 64,1.7).

Dans ce récit de guérison, il apparaît clairement qu'avec Jésus, la terre devient le lieu du ciel, c’est-à-dire le lieu même de l’action re-créatrice de Dieu le Père qui continue de façonner l’homme à son image et à sa ressemblance par les doigts et la salive de son Fils (v. 33).

En Jésus, un passage entre ciel et terre s’est ouvert, et c’est toute la mission de Jésus. Les témoins de la guérison peuvent s’écrier : « Il a bien fait toutes choses » (v.37). Et nous voyons a notre tour que tout cela est très bon … (Gn 1).

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, 13 février 2015