Jean 6, 1-15 « Source et sommet »

Les deux lieux encadrant le récit de la multiplication des pains, chez l’évangéliste Jean, sont des sommets : « Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. » (v.3) et « De nouveau Jésus se retira dans la montagne, lui seul. » (v.15). C’est la hauteur de l’enseignement dans l’intimité du maître et du silencieux cœur à cœur du Fils avec son Père qui encadre ce partage du repas. La multiplication des pains, sommet de la révélation de la prodigalité divine pour l’humanité, se situe entre ces deux cimes, comme si Jean voulait nous faire prendre de la hauteur, nous élever à la grandeur de Dieu, par son Fils, nous transmettre, par ce récit suivi du long discours du Pain de vie (et tenant lieu, pour cet évangile, d’institution de l’Eucharistie) de l’importance du don, de la communion, et de l’alliance.

Mais étonnamment, ce n’est pas au plus haut mais au plus bas que jaillit le miracle : la foule nombreuse des cinq mille hommes est assise sur l’herbe (v.11) et c’est par l’intermédiaire d’un jeune garçon et du peu qu’il a à offrir, ses cinq pains d’orge et ses deux poissons (v.9) que sera partagé, distribué et rassemblé ce repas.

Car c’est bien dans la faiblesse humaine que se révèle la puissance de Dieu (2Co 12,10). Dieu se complaît à s’abaisser pour relever, hausser, ressusciter.

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, 17 avril 2015