En ce jour, où l’Église latine fête la solennité du Sacré-Cœur de Jésus, la liturgie nous propose de méditer l’évangile de la crucifixion, rattachant le mystère de la souffrance et de la croix à l’abîme de la miséricorde.
C’est mystérieusement, de ce lieu des trois abaissements du Christ (charnel car il va mourrir, humain car il va subir l’humiliation de la déréliction, et spirituel car il va expérimenter l’abandon apparent du Père silencieux), que va jaillir le Salut du monde. Jean de la Croix (2MC,7).

Oui, le chemin d’anéantissement du Christ est aussi la victoire de l’Amour donné jusqu’au bout.

Le Christ ouvre un chemin, dont la source est la miséricorde divine, celle du Père « plein de pitié et lent à la colère », Père matricien, aux entrailles frémissantes qui ne cessent en pardonnant d’engendrer des fils et filles à sa ressemblance et à son image.

Cette ressemblance à laquelle nous devons consentir, c’est devenir toujours plus profondément ces « cœurs broyés et déchirés » (Ps 50) laissant jaillir l’immense tendresse du Père et du Fils pour le monde.

(Extrait des Litanies du Sacré-Cœur de Jésus)
Cœur de Jésus, le cœur de l’Homme Dieu, / Le cœur de Dieu en croix, pitié pour nous ! Nom de Jésus, qui blesses notre cœur / Et creuses tout désir, loué sois-tu !

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, 12 juin 2015