Marc 2,13-17
« Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

Une première compréhension de ce texte mettrait l’accent sur l’humilité de Jésus, sur le fait qu’il accepte de se mettre à la même table que les pécheurs, qu’il ne les considère pas indignes de sa parole, de ses regards, de partager avec lui la même nourriture.

Mais l’attitude de Jésus face aux scribes et aux pharisiens dit quelque chose de plus essentiel, de plus fondamental : Dans la conception de ces connaisseurs de la loi, le fait de manger avec les pécheurs sépare de Dieu, rend impur. Ainsi, par ce repas, Jésus se séparerait du sacré. A cela Jésus ne répond pas directement, il ne se défend pas, ne crie pas : « Si votre Dieu me rejette, me considère impur du fait de ce repas, je ne veux pas de lui. » Et pourtant, c’est ce qu’il fait d’une certaine manière, quand il dit : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » Par là, non seulement il rejette l’image qu’ils se font de Dieu, mais il inverse leur logique : « l’impur ne peut pas souiller le saint, tout impur se rend saint au contact du Fils. » Nous retrouvons ainsi le mouvement même du Cantique des Cantiques : l’amour est plus fort que la mort, le bien, le vrai et le beau sont plus forts que le mal, que le mensonge et que la laideur du péché.

Désormais, si nous évitons le contact des pécheurs, c’est qu’en nous la force de la sainteté n’a pas encore pris le dessus ! Ce n’est pas grave, prenons le temps, mettons-nous encore plus longtemps en Sa Présence et Lui nous rendra forts par la nouveauté toujours offerte de son pardon.

Sr Ghada , communauté de Paris, samedi 17 janvier 2015