Luc 5,27-32

Luc 5,27-32 « Les Pharisiens et leurs scribes murmuraient et disaient à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? » Et, prenant la parole, Jésus leur dit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades ; je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, au repentir. » »

À une question que les pharisiens et les scribes posent aux disciples, Jésus, sans gêne, répond ! Pourquoi ? Pourquoi Jésus ne laisse pas les disciples eux-mêmes répondre ?!

Nous allons voir qu’en prenant ainsi la parole Jésus démasque ce qui reste implicite dans la manière de faire des pharisiens et des scribes :

1- S’ils s’adressent explicitement aux disciples c’est pour deux raisons : ils ont peur de Jésus et ils savent que ses disciples sont plus fragiles que lui, ils peuvent plus facilement les déstabiliser, les culpabiliser et ainsi pouvoir accuser leur maître. Donc, ils s’adressent bien aux disciples, mais c’est Jésus qu’ils visent.
2- La forme de leur question semble, uniquement en apparence, chercher à comprendre, à trouver une justification à un acte qui n’est pas commun : « pourquoi ? » Une question que chacun peut poser dans le but de comprendre. Ce n’est pas vraiment le cas dans notre passage, au contraire c’est un « pourquoi » qui tient lieu de masque à une loi stérile et sans visage, à une loi qui a déformé le commandement et refoulé sa force de vie.

Jésus prend la parole pour « sauver » les disciples du risque d’être pris au piège de la culpabilisation mensongère : c’est le serpent de la Genèse que les disciples ne peuvent en aucune façon voir maintenant, il leur faut encore le signe de la résurrection.

Sr Ghada , communauté de Paris, samedi 21 février 2015