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  © Les ailes du désir,
       Wim Wenders

Jean 16,23b-28

« L’heure vient où je vous parlerai sans images, et vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père. Ce jour-là, vous demanderez en mon nom… »

Jésus annonce l’heure à laquelle il ne parlera plus en images mais « en parrhêsia » (traduit par « ouvertement » dans notre verset), et voici que les disciples lui répondent juste après : « enfin tu parles en parrhêsia » (Jean 16,29). Comment comprendre cela ? Est-ce que l’heure que Jésus annonce est « maintenant » ?
Si c’est ainsi pourquoi l’évangéliste ne le dit-il pas ? Il nous semble que c’est parce que la conscience que les disciples ont du temps et de « l’heure », n’est pas encore la même que celle de Jésus. Autrement dit, leurs paroles ne traduisent pas pleinement la réalité de l’instant, de ce qu’ils vivent, de ce qui se donne à eux. Ils ne sont pas pour autant à blâmer ! Beauchamp traduit le mot « parrhêsia » par « franc parler », or, le « franc parler » tel que Jésus le comprend ne peut être le même que celui dont parlent les disciples.
Pour Jésus il s’agit d’un « parler sauvé ». De quoi ?... De toute lourdeur qui attire notre « parler » vers un sens que nous voulions lui donner, un pouvoir que nous voulions exercer, une place que nous voulions avoir ou une justification qui a sa source en nous et en nos fausses croyances ! Un parler sauvé de toutes les représentations que nous avons du « franc parler » et qui est ouvert à la nouveauté de Sa venue et de Sa présence, qui ne dit mot et comprend chaque langue :
« Je serai familier à chacun, suspect à personne. Je ne dirai pas un mot et comprendrai chaque langue. Tel sera mon premier jour. » (Damiel dans Les ailes du désir de Wim Wenders).

Sr Ghada , communauté de Paris, samedi 16 mai 2015

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