>>> Aventure intérieure> Paroles humaines, Parole de Dieu > La miséricorde dans l’évangile selon st Luc > 03

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

03 Les femmes bénéficiaires de la Miséricorde:
Lc 8, 1-3

Lectio divina, une lecture priante de la Parole de Dieu
par Sr Valérie, Carmel St Joseph, Paris

 Les trois premiers textes de ce parcours mettent en avant des femmes bénéficiaires de la miséricorde de Dieu : la veuve de Naïm, la pécheresse et maintenant Marie, Jeanne, Suzanne et beaucoup d’autres. Les femmes auraient-elles une aptitude particulière à accueillir la miséricorde divine ?

Dans un premier temps, ce petit récit nous donne à contempler l’activité de Jésus. Il est parole guérissante, libérante, vivifiante. Dans un deuxième temps, le récit nous fait découvrir ceux qui vont avec lui.

« Les Douze l'accompagnaient » (v1). Ils ne semblent pour l’instant n’être qu’à l’écoute du Maître comme les autres auditeurs. Ce n’est qu’au chapitre 9 de l’Evangile de Luc qu’ils seront envoyés enseigner et guérir comme Jésus.

Dans ceux qui accompagnent Jésus, il y a aussi « des femmes qu'il avait délivrées d'esprits mauvais et guéries de leurs maladies » (v2). Il est amusant de remarquer que les Douze dont Luc nous donne l’identité au chapitre 6 versets 14 à 16, constituent un groupe au nombre déterminé et à l’identité connue. Alors que pour les femmes leur nombre est indéterminé « Beaucoup d’autres » et seuls trois noms sont identifiées : «Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), Jeanne, femme de Kouza, l'intendant d'Hérode, Suzanne » (v2-3).

Ces femmes sont passées de la servitudes des esprits mauvais au service. Jésus les a libérées pour les rendre disponible pour le Règne de Dieu, à une place proche de la sienne : celle du service.
« Je suis avec vous comme celui qui sert. » (Lc 22, 27).

Guérir quelqu’un est un acte d’amour. Se mettre au service de quelqu’un est également un acte d’amour. En se mettant au service de la communauté que forment Jésus et ses disciples, Marie, Jeanne, Suzanne et les autres répondent à l’amour premier de Dieu qui les a libérées, pacifiées, sauvées. Le grec emploie le même verbe pour qualifier leur service et celui de Jésus en Lc 22, 27, à savoir l’acte de servir à table. Par leur service, ces femmes témoignent que la miséricorde de Dieu qui a guéri, nourri leur vie, peut par leurs mains guérir, nourrir la vie de leurs frères et sœurs en humanité.

Par ce petit récit, qui passerait presque inaperçu dans l’Evangile, Luc semble souligner que le service est une porte d’entrée dans la miséricorde. Mais il y a service et service, comme Jésus le rappellera à Marthe de Béthanie. On veut toujours faire des choses pour Dieu. Mais est-ce que nous laissons Dieu faire des choses pour nous ? Si nous partons comme des va-t-en-guerre guérir, nourrir la vie d’autrui sans nous laisser guérir, nourrir par Dieu dans le même mouvement, nous risquons des contresens. C’est en laissant Jésus être au milieu de nous comme celui qui sert, qu’il nous faut nous mettre au service d’autrui. Les trois récits qui vont suivre : Les Samaritains bénéficiaires de la Miséricorde, le Bon Samaritain et Marthe et Marie qui forment un bloc autour du thème du service, vont nous dévoiler quelques facettes du service de la miséricorde.

 

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