>>> Aventure intérieure> Paroles humaines, Parole de Dieu > La miséricorde dans l’évangile selon st Luc >10

 

 

 

 

 

 

Autre proposition:
La dernière chance !

 

 

 

 

10 Le figuier sans récolte: Lc 13, 6-9

Cette parabole fait suite à l’épisode des gens venus rapporter à Jésus le massacre des Galiléens par Pilate. Elle leur est semble-t-il adressée.

Voilà un petit dialogue entre un homme propriétaire d’une vigne et son vigneron autour d’un figuier stérile. Que de souci pour un figuier ! N’est ce pas la vigne, symbole du peuple, qui est importante ? le figuier serait-il une image de la Loi selon la remarque de Jésus à Nathanaël, qualifié d’Israélite sans détour, c’est-à-dire droit, en Jn 1, 47-48 ?

Le figuier est jugé sans appel : « Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ? » (v7). Le devoir de fructifier, constamment souligner dans l’Ancien Testament, est repris dans le Nouveau Testament, avec insistance. Produire des fruits témoigne de la conversion. Etre sans fruit c’est être déjà jugé : « Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. » (Lc 3,9).

Mais la réponse du vigneron fait preuve de miséricorde : « laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. » (v8). Un délai est donné ; le temps de quelques soins. Mais le temps se fait court ; la décision de la conversion se fait urgente. Néanmoins on est frappé du contraste que forme le délai accordé, une année, et l’espérance de l’avenir qui ouvre à un temps plus long : « Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir » (v9). Si l’espérance ouvre au temps de la miséricorde, le vigneron n’en est pas pour autant béni-oui-oui ; le jugement est repris avec fermeté : « Sinon, tu le couperas. » (v9).

Si le figuier est bien le symbole de la Loi, celle-ci a montré son incapacité à transformer le cœur de l’homme. Seule, la Loi est stérile. Mais permettre que le vigneron puisse lui apporter quelques soins, c’est permettre à l’Esprit de venir féconder la friche de nos cœurs abandonnée à la Loi. C’est en passant d’une obéissance à une loi extérieure à l’obéissance à une loi intérieur que le cœur de l’homme pourra porter des fruits. Fructifier c’est poursuivre le cycle de la vie, c’est être co-créateur avec Dieu. La danse du don à laquelle nous sommes invités se composent de trois mouvements :

 


donner, recevoir, rendre

 


mais pas nécessairement au donateur direct. Le contre don peut être remis à tiers ; le fruit correspond au surplus du don.

On retrouve la même urgence que dans la parabole du riche en récolte et le même appel à laisser circuler ce qui a été reçu. On retrouve la même miséricorde offerte à travers l’avertissement donné ou le délai et les soins donnés. « Par ma vie, oracle du Seigneur, je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais à la conversion du méchant, qui change de conduite pour avoir la vie. Convertissez-vous et revenez de votre voie mauvaise. Pourquoi mourir Maison d’Israël ? » (Is 33, 11).

Dieu se fait proche, prêt à offrir ses soins pour que nos cœurs de pierre deviennent des cœurs de chair. Ces quatre textes : l’ami importun (Lc 11, 5-8), le riche en récolte (Lc 12, 13-21), les catastrophes inattendues (Lc 13, 1-5) et le figuier sans récolte (Lc 13, 6-9), constituent un appel à la vigilance pour ne pas laisser passer le temps de la grâce, pour ne pas dédaigner la main qui se tend vers nous : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu. » 2 Co 5, 20.

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