>>> Aventure intérieure> Paroles humaines, Parole de Dieu > La miséricorde dans l’évangile selon st Luc >16

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

16 Les 10 lépreux couverts de plaies: Lc 17, 11-19

C’est la maladie et l’exclusion qu’elle impose, qui a rassemblé ces dix hommes sans distinction d’origine, de communauté ou de religion. L’un d’eux est un Samaritain. Le texte ne précise pas l’appartenance des neuf autres.

Tous crient : « Jésus, maître, prends pitié de nous. »(V13). Tous répondent à la même invitation : « Allez vous montrer aux prêtres. »(v14). Tous sont purifié en chemin mais un seul, le Samaritain, revient en glorifiant Dieu d’une voix aussi forte qu’il a supplié pour sa guérison.

Ce que Jésus demande à ces hommes de faire, est étonnant. Il est fou de se mettre en route pour aller faire constater sa guérison, alors que l’on est encore malade. « En cours de route, ils furent purifiés. » (v14). C’est le chemin parcouru qui ouvre à la guérison. C’est la confiance née de la Parole qui permet d’entreprendre ce chemin de guérison. En fait, se mettre en route alors que l’on est encore malade, c’est donner à la Parole de pouvoir faire son chemin. Etre purifié (v14), être guéri (v15), être sauvé (v19) n’est pas un état à atteindre mais un processus dans lequel entrer. C’est en allant que l’on advient.

Un seul n’ira pas jusqu’au bout du chemin. A-t-il désobéi ? Est-ce l’obéissance à la Loi ou l’obéissance à la foi qui sauve ? Le Samaritain est le seul dont Jésus souligne la foi : « ta foi t'a sauvé. » (v19). C’est sa foi qui lui donne accès au salut.

« Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n'y a que cet étranger ! » (v17-18). La guérison a été donnée à tous ; mais un seul accède au salut, car un seul a reconnu la source de sa guérison : la miséricorde de Dieu. Le Samaritain revient sur ses pas en unissant dans une même action de grâce, Dieu et Jésus (v15-16).

La miséricorde n’est pas affaire de loi ou de récompense pour bonne conduite mais d’ouverture du cœur, de relation vivante et le don de soi-même aux autres et au Tout-Autre. Déjà dans la parabole du Bon Samaritain, les préoccupations de pureté faisaient obstacle à la circulation de la miséricorde. La pente naturel de l’humain le pousse à vouloir mériter son salut. Or le cœur de Dieu déborde de miséricorde. Comme nous le rappelle Simon-Pierre Arnold, dans son livre « Au risque de Jésus-Christ », Dieu « m’aime parce qu’il m’aime, un point c’est tout ».

Comme le Samaritain, nous sommes invités à lâcher nos désirs de pureté pour nous laisser prendre dans le courant de la miséricorde. Ainsi nous passerons du cri de la supplication au cri de la louange. Le don de la miséricorde n’es pas au bout de la route mais en chemin.

 

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