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20 Le larron invité au Paradis: Lc 23, 39-43

Jusqu’au bout, Jésus reste le signe de contradiction annoncé par Syméon en Lc 2, 34. Il meurt sur une croix, entouré de deux malfaiteurs. Où est donc la miséricorde dans cette scène d’exécution ?

Tout le texte s’organise de façon concentrique autour du verset 41 : « Pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. » Avant ce verset, nous avons la demande du premier malfaiteur à laquelle Jésus ne répond pas. Après ce verset, nous avons la demande du deuxième malfaiteur à laquelle Jésus répond. Pourtant les deux larrons demandent le salut. Mais si le premier malfaiteur se situe dans l’ironie et la non-foi, prenant le visage du diable aux jours des tentations : « Prouve que tu es le Christ en faisant un miracle » ; le deuxième malfaiteur se situe dans la foi, la confiance d’un avenir avec Jésus sans savoir comment cela sera possible.

Celui que l’on nomme le "bon larron" confesse son péché et la justesse du châtiment et dans la même phrase reconnaît l’innocence et la justice de Jésus. Cette parole de vérité lui donne de voir sa prière exaucée : « Aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »(v43). Le deuxième malfaiteur s’adresse au Seigneur par son seul nom : Jésus, c’est-à-dire Dieu sauve. Sa confiance est telle qu’il n’a pas besoin d’en rajouter. Contrairement au premier malfaiteur qui demande à être sauvé de la mort, le deuxième malfaiteur ne demande pas à échapper à la mort, mais que sa mémoire soit comptée lors de la venue du règne de Jésus (v42). La demande en elle-même, est folle. Puisque Jésus est lui aussi entrain de mourir. L’exemple du bon larron peut nous questionner sur ce que finalement nous demandons en espérant le salut ?

Le deuxième malfaiteur est celui qui est le plus proche de Jésus dans l’acceptation de la souffrance et de la mort. Lui seul est vraiment avec lui. Le salut c’est être trouvé avec Jésus comme nous le rappelle Saint Paul (Rm 6, 4.6.8) : « Ensevelis avec lui… Crucifié avec lui… Si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons nous aussi avec lui. » Dans sa lettre à Tite, Saint Paul ajoute : « Le jour où apparurent la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes, il ne s’est pas occupé des œuvres de justice que nous avions pu accomplir, mais poussé par sa seule miséricorde, il nous a sauvé par le bain de la régénération et de la rénovation en l’Esprit Saint » (Tt 3, 4-5).

Les trois derniers textes de ce parcours sur la miséricorde nous dévoilent l’aujourd’hui du Salut comme un acte de foi. « Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste et non pas l’autre » (Lc 18,14). « Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison » (Lc 19,9). « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis » (Lc 23, 43). Le salut c’est être justifié, être trouvé, être avec.

C’est ce qu’une jeune de l’aumônerie m’expliquait avec ses propres mots : « Le salut cela vient du verbe saluer, dire bonjour. Le salut c’est être saluer par Dieu. » Loin de vouloir sauver sa peau ou de sauver la face, le salut c’est quand un humain peut être salué par un autre humain pour ce qu’il est avec ses ombres et ses lumières. En Jésus, cette vision de paradis est accompli, en chacun de nous, elle est en marche.

« Tous deux étaient nus, l’homme et sa femme, et ils n’avaient pas honte l’un devant l’autre » (Gn 2, 25). La miséricorde de Dieu est pour nous un chemin où nous apprenons à retrouver ce regard.

 

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