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Marthe et Marie, être disciple au féminin (3)

     3. Marthe la croyante Jn 11

Au chapitre 11 de st Jean, Jésus attend l’événement, l’appel de Dieu dans sa vie : la venue de l’Heure. Elle lui est annoncée à travers la maladie puis la mort de son ami Lazare. Jésus demeure alors au-delà du Jourdain là où Jean avait commencé à baptiser. Averti de la maladie mortelle de son ami, Jésus attend : à travers cette mort sera manifestée la gloire de Dieu.

«Seigneur, vois, celui que tu aimes est malade. » Jn 11,3 L’évangéliste Jean aime jouer sur les mots qui font sens : « tu aimes » est employé par les sœurs de Lazare dans leur message à Jésus avec le verbe « phileis » en grec qui désigne l’amour d’amitié. L’évangéliste insiste bien pour nous dire l’amitié profonde qui unit Jésus à Marthe, sa sœur et Lazare. Et l’évangéliste utilise cette fois pour révéler l’amour de Jésus comme « agape » egapa en grec. « Jésus aimait » v.5 Nous retrouverons ces nuances de l’amour du Maître et du disciple au chapitre 21 selon Jean dans le dialogue de Jésus avec Pierre au bord du lac après la Résurrection. Par deux fois Jésus interrogera le disciple en l’attirant dans son amour « agape ». Pierre simplement répondra par « philein » à hauteur de son humanité faillible et relevée. Jn 21,15-17

L’attente de Jésus n’est pas indifférence ou négligence mais avènement de son heure, heure de la Gloire qui passe par la mort d’un homme. A Jérusalem, Jésus a failli être lapidé une nouvelle fois –Jn 10,31- et il sait qu’y retourner c’est aller au-devant de sa mort. Les disciples, une nouvelle fois engourdis comprennent « sommeil » là où Jésus leur parle de « résurrection ». « Je vais le réveiller » du verbe grec de l’éveil à la vie « egeiro ».

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