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La prière à la Trinité

Composée d’un seul jet, sans la moindre rature, le 21 novembre 1904, cette prière n’a été rédigée pour personne, sur aucune demande, sans aucun but communautaire : après sa mort, elle a été trouvée parmi d’autres papiers. Elle est la synthèse de sa vie intérieure. Tous les traits essentiels de son être y apparaissent parfaitement caractérisés : la grande passion de sa vie – le Dieu Unique et communion, la Trinité ; la forme propre de sa vie d’oraison : l’adoration ; sa tendresse passionnée pour le Christ "aimé jusqu’à en mourir", aimé sur la croix ; enfin, l’élan irrésistible vers les "Trois", "sa béatitude, son tout, Solitude infinie à qui elle se livre".

Florilège

Ses lettres à ses divers correspondants sont des joyaux. Glanons, ici et là, l’expression de ce qui la fait vivre et qui, d’une façon ou d’une autre est une préparation ou une suite à sa prière :

"Nous portons notre Ciel en nous puisque Celui qui rassasie les glorifiés dans la lumière de la vision se donne à nous dans la foi et le mystère, c’est le Même ! Il me semble que j’ai trouvé mon ciel sur la terre puisque le Ciel, c’est Dieu, et Dieu est en mon âme." (L. 122 )

"Je prie pour toi et je te garde en mon âme tout près du bon Dieu, dans ce petit sanctuaire tout intime où je le trouve à chaque heure du jour et de la nuit.. Je ne suis jamais seule : mon Christ est là toujours priant en moi et je prie avec Lui." (L. 123)

"Il fascine, il emporte, sous son regard, l’horizon devient si beau, si vaste, si lumineux … je l’aime passionnément, et en Lui, j’ai Tout ! C’est à travers Lui, sous son rayonnement que je dois regarder chaque chose, aller à tout !" (L. 128)

"Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » C’est là le rêve de mon âme (…) c’est surtout celui du Christ, et je lui demande de le réaliser pleinement en nos âmes ; soyons-lui en quelque sorte une humanité de surcroît en laquelle il puisse renouveler tout son Mystère." (L. 214)

"Je voudrais pouvoir dire à toutes les âmes quelles sources de force, de paix et aussi de bonheur elles trouveraient si elles consentaient à vivre en cette intimité. Seulement elles ne savent pas attendre : si Dieu ne se donne pas d’une façon sensible, elles quittent sa sainte présence, et quand il vient à elles armé de tous ses dons, il ne trouve personne, l’âme est au dehors dans les choses extérieures, elle n’habite pas au fond d’elle-même !" (L. 302)

"Pour vous, si vous voulez, je demanderai (…) une grâce d’union, d’intimité avec le Maître ; c’est ce qui a fait de ma vie… un ciel anticipé : croire qu’un Etre qui s’appelle l’Amour habite en nous à tout instant du jour et de la nuit et qu’il nous demande de vivre en société avec lui, recevoir également comme venant directement de son amour toute joie, comme toute douleur ; cela élève l’âme au-dessus de ce qui passe, de ce qui broie, et la fait reposer dans la paix, la dilection des enfants de Dieu." (L. 330 – 23 octobre 1906)

"Je vous laisse ma foi en la présence de Dieu, du Dieu tout Amour habitant en nos âmes (…) c’est cette intimité avec Lui 'au-dedans' qui a été le beau soleil irradiant ma vie, en faisant déjà comme n ciel anticipé ; c’est ce qui me soutient aujourd’hui dans la souffrance. Je n’ai pas peur de ma faiblesse, c’est elle qui me donne confiance, car le Fort est en moi et sa vertu est toute-puissante ; elle opère, dit l’Apôtre, au-delà de ce que nous pouvons espérer." (L. 333 – fin octobre 1906)

"Il me semble qu’au Ciel ma mission sera d’attirer les âmes en les aidant à sortir d’elles-mêmes pour adhérer à Dieu par un mouvement tout simple et tout amoureux, et de les garder en ce grand silence du dedans qui permet à Dieu de s’imprimer en elles, de les transformer en lui-même." (L. 335 – 28 octobre 1906).

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