CHEMIN DE CROIX 2017

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Prions en communion avec les détenues de la prison de Berkendael.

Contempler le Christ en son chemin de Croix

Contempler le Christ en son chemin de Croix, c’est contempler celui qui nous rejoint, qui vient partager nos détresses, jusqu’à la mort.
Contempler le Christ en son chemin de Croix, c’est accueillir sa paix jusque dans les silences de l’indifférence, jusque dans les nuits de la souffrance.
Contempler le Christ en son chemin de croix c’est accueillir sa paix, cette certitude d’être aimé de Dieu et d’être entre ses mains, non que rien ne nous arrivera, mais que tout pourra se traverser, même la mort.
Contempler le Christ en son chemin de croix c’est prendre conscience, à nouveau, que nous ne sommes pas seuls dans les nuits de l’épreuve.
Quelqu’un nous accompagne et nous donne de traverser.

1-   JÉSUS EST CONDAMNE A MORT

Jésus est arrêté, jugé sommairement, condamné ; Les accusations se multiplient contre lui. Pilate lui demande : « Tu ne réponds rien ! Vois tout ce dont ils t’accusent ! » Mais Jésus ne répondit plus rien… Pilate insiste auprès de la foule : « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils n’en crièrent que plus fort : « Crucifie-le ! »

Jésus, un innocent injustement traité ; mais qui est innocent ? En disant la vérité de Dieu, en dénonçant les hypocrisies, Jésus s’est attiré la haine des hommes. Celui qui dérange, quoi d’étonnant que l’on cherche à s’en débarrasser ?

« Ah ! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix, Mais non il est demeuré caché à tes yeux ! » (Lc19, 41).
Jésus « est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli… Le monde ne l’a pas reconnu. » (Jn 1,11 et 10).
« Père pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23, 34).

2-   JÉSUS EST CHARGE DE SA CROIX

 

 

« Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus. Et il sortit, portant sa croix … » (Jn 19, 16- 17).

 

 

3-   JÉSUS TOMBE POUR LA PREMIÈRE FOIS

 

 

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mc 15,34

 

 

 

4-   JÉSUS RENCONTRE SA MÈRE

 

« Jésus…voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » (Jn 19,26-27).

Regarder c’est parfois plus que regarder ; voir l’autre c’est reconnaître son humanité, c’est comprendre sa douleur, c’est contempler son mystère. Laissons-nous regarder par le Christ. Laissons-nous reconnaître comme sœurs (frères) du Christ à qui le Christ confie sa mère.

 

5-   SIMON DE CYRÈNE AIDE JÉSUS A PORTER SA CROIX

Ayant tout reçu du Père, le Fils peut, en toute vérité, dire à tous les hommes, et plus particulièrement à ceux qui sont le plus éprouvés : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug… et vous trouverez soulagement pour vos âmes. » (Mt 11,28-29).

Et qui est celui qui cherche à soulager le monde ? C’est celui qui a le plus besoin d’être lui-même soulagé. Le joug est cette pièce de bois à laquelle on atèle deux bêtes de sommes pour tirer la charge. En ce chargeant de nos douleurs, le Christ nous invite à joindre nos croix à la sienne. En aidant Jésus à porter sa croix, comme Simon de Cyrène (Lc 23, 26), nous portons avec lui les douleurs et les souffrances de nos frères et sœurs en humanité dont lui-même assume la charge. Tout se fait moins lourd, quand on consent à le partager.

6-   VERONIQUE ESSUIE LA FACE DE JÉSUS

Dans l’Evangile, ce geste de Véronique ne se trouve pas. Au contraire, Jésus est seul dans son épreuve ; tous l’ont abandonné, tous ceux qui l’ont suivi jusqu’ici ont pris la fuite (Mc 15,50-51). Si la Tradition a éprouvé le besoin d’ajouter ce geste de compassion dans le récit du chemin de croix du Christ, c’est que l’expérience témoigne de la douceur infinie qu’il y a, à rencontrer un visage amie au cœur de l’épreuve.

En ayant compassion du Christ, nous sommes invités à avoir compassion les uns des autres : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13, 34).

 

7-   JÉSUS TOMBE POUR LA DEUXIEME FOIS

 

 

 

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mc 15,34

 

 

8-   JÉSUS RENCONTRE LES FEMMES DE JERUSALEM

Sur le chemin vers le Golgotha, des femmes le suivent ; elles se frappent la poitrine et se lamentent. Mais Jésus leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !… Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du sec ? »

Car « ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé » (Is 53, 4). En contemplant le Christ en son chemin de croix, nous contemplons le monde en toute sa misère, en toute sa violence, en toute sa dureté.

« Pleurez sur le monde ! Pleurez sur notre humanité blessée ! » Jésus nous invite à la compassion.  De cette compassion dont lui-même témoigne jusque sur la croix. Au Malfaiteur crucifié avec lui, qui crie : « Jésus souviens-toi de moi en ton royaume », Jésus promet : « En vérité, je te le dis aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Lc 23, 42-43)

9-    JÉSUS TOMBE POUR LA TROISIÈME FOIS

 

 

 

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mc 15,34

 

 

10-   JÉSUS EST DÉPOUILLÉ DE SES VÊTEMENTS

 

 

 

Jésus est dépouillé : dépouillé de ses vêtement, dépouillé de sa dignité, dépouillé de son humanité. Le voici nu, vulnérable, sans défense aucune.

 

11-             JÉSUS EST CLOUE SUR LA CROIX

Sur la croix, Jésus dit : « J’ai soif » (Jn 19, 28). Déjà sur les chemins de Samarie, Jésus avait demandé à la Samaritaine : « Donne-moi à boire » (Jn 4, 7).

La soif de Jésus jusque sur la croix, c’est la soif de tout être humain en attente de reconnaissance, en attente d’être accueilli comme il est, jusque dans ses dysfonctionnements, jusque dans ses fautes.

« J’ai soif » d’être regardé, « J’ai soif » de relations vraies, « J’ai soif » d’être aimé…

Mais celui qui demande à boire est aussi celui qui donne à boire : « Si tu savais le don de Dieu et celui qui te dit : « Donne-moi à boire », c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive. » (Jn 4, 10). Sur la croix, Jésus nous fait don de cette eau vive : son amour inconditionnel : « L’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté, et il en sortit aussitôt du sang et de l’eau. » Jn 19,34).

Au pied de la croix, nous pouvons déposer nos demandes, nos appels, nos cris, nos12-             JÉSUS MEURT SUR LA CROIX

 

« C’était environ la sixième heure quand, le soleil s’éclipsant, l’obscurité se fit sur la terre entière, jusqu’à la neuvième heure. Le voile du sanctuaire se déchira par le milieu, et jetant un grand cri, Jésus dit : « Père en tes mains je remets mon esprit. » Ayant dit cela il expira. » (Lc 23, 44-46)

 

13-             JÉSUS EST DESCENDU DE LA CROIX

« Tout est accompli » (Jn 19,30).

 

 

 

 

 

14-             JÉSUS EST MIS AU TOMBEAU

« Joseph d’Artimathie… vint hardiment trouver Pilate et lui réclama le corps de Jésus. Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans une tombe qui avait été taillé dans le roc ; puis il roula une pierre à l’entrée du tombeau. Or Marie de Magdala et Marie, mère de Joset, regardaient où on l’avait mis. » (Mc 15, 43.46- 47).

Dans la plupart des cultures, les femmes sont les gardiennes de la vie et de la mort. Ce sont elles qui prodiguent les soins au corps : au corps vivant comme au corps mort.

Devant le tombeau, les femmes veillent. Ce sont elles qui recevront au matin du premier jour de la semaine, la joyeuse nouvelle de l’espérance : la mort est traversée.

Veillant nous aussi dans l’espérance, nous chantons la prière que Jésus nous à laisser : Notre Père…. Prière : Père très bon, comme le grain qui meurt en terre, ton Fils a donné sa vie pour que vivent tous les hommes.
Nous avons suivi le Christ en son chemin de croix, nous avons prié pour tous humains en souffrance ; Donne-nous, Père, de vivre et de croire que par le souffle de l’Esprit Saint créateur, du grain qui meurt en terre, germe la vie, par ton Fils, Jésus-Christ notre Seigneur pour les siècles des siècles. Amen.

Prier le chemin de croix avec les détenues de la prison de Berkendael

Samedi saint, 15 avril 2017

L’image que je retiens : cette croix dressée. A son pied : un panier recueillant les intentions de prière, préparées d’avance ou écrites sur place et des luminions allumés peu à peu. De légers papiers et de fragiles flammes, et pourtant tout un poids d’humanité.

Trois femmes se sont reliées pour porter la croix au long des stations. Des larmes à la deuxième station ; un silence profond ; Des visages qui s’ouvrent, des mains qui se nouent pour dire ensemble, chacune dans notre langue (français, néerlandais, espagnol, anglais), la prière du Notre Père.

En partant, des sourires, des mercis, et la parole d’une des femmes, avec deux mots de Français et beaucoup de gestes, que je recueille : « La prière ça ouvre le cœur. Sans Dieu dans notre cœur, on n’est rien, zéro. »

Texte et images : Sr Valérie Depériers communauté de Bruxelles