Marc 5, 21-43

Phœnix
Par ces deux récits enchâssés l’un dans l’autre, la guérison de la femme hémoroïsse et le réveil de la fille de Jaïre, l’évangéliste Marc nous révèle une trame où se recoupe son message : la Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu (Mc 1,1). 
Il était une fois Jésus, Film russo-britannique de Stanislav Sokolov et Derek Hayes_2000.
Les deux personnages sont de sexe féminin, les deux femmes sont liées au chiffre 12 de la plénitude (l’âge de l’une, la durée de la maladie de l’autre), les deux sont réduites à toute extrémité (l’une est sur son lit de mort, l’autre laisse perdre sa vie par son flux de sang, son exclusion sociale et religieuse, et la perte de tout son argent). Il n’y a plus rien à faire, elles ont tout perdu : « Elles savent le poids de l’échec et la souffrance qui refuse la croix, elles connaissent la coupe des enfants sans espoir, elles mesurent la peur qui les étreint… »
Et justement… c’est lorsqu’il n’y plus rien à faire à hauteur d’homme, qu’il y a tout à recevoir de Dieu. Le mystère de la Croix est ici suggéré me semble-t-il par la radicalité des douleurs physiques et morales, et l’intimité de leur rencontre avec le Fils de l’homme qui les introduit, par avance, à sa passion à venir, dans la dynamique de son propre passage.
Alors, tel le phœnix renaissant de ses cendres, l’une et l’autre vont puiser dans la force de résurrection que porte le Christ, leur propre renaissance. La première est sauvée par le toucher du vêtement de Jésus (en cachette), et l’autre, par l’ordre et le geste de relèvement : « Talitha koum ! » (dans l’intimité de sa chambre et le secret messianique). La clé de ce miracle est leur configuration aux souffrances du Sauveur, ainsi que leur foi, pour la femme souffrante « Ma fille, ta foi t’a sauvée » (v.34) ; pour le père de l’enfant « Ne crains pas, crois seulement » (v.36). 
Le miracle a eu lieu, parce que c’est une traversée avec Lui.
Nous pourrions leur chanter, cette hymne à la vie retournée, celle marquée par la rencontre divine (CFC au commun des saintes, Sr Marie-Pierre).
Vous qui passiez jadis
Sur nos chemins
Comme l’annonce d’une enfance à venir,
Découvrez-nous sa grâce,
Sœurs aimées dans le Christ,
Partagez-nous encor
Votre secret.
Vous connaissez le prix
Des jours obscurs
Et l’espérance dont la foi les remplit ; […]
Et maintenant voici
Le grand repos
Dans la lumière d’un bonheur accueilli :
Vous contemplez le Père,
Sœurs élues dans le Christ,
Et son amour offert
À tous les hommes.

Un commentaire

  1. VOYANT JÉSUS, IL TOMBE À SES PIEDS ET LE SUPPLIE INSTAMMENT : « MA FILLE EST À LA DERNIÈRE EXTRÉMITÉ. VIENS LUI IMPOSER LES MAINS POUR QU’ELLE SOIT SAUVÉE ET QU’ELLE VIVE. » JÉSUS PARTIT AVEC LUI (Mc 5, 21-43). L’Homme demande, DIEU obéit ; il prie, DIEU exauce ; il supplie, DIEU pardonne. Même DIEU répond à nos supplications, surtout quand elles sont faites dans la foi, la confiance et l’espérance. DIEU est ouvert à quiconque se présente à LUI, dans une prière sincère, dont le contenu doit pouvoir Le mouvoir. La prière est un dialogue qui met deux êtres en mouvements : DIEU et l’Homme. Et une fois que ce dialogue est amorcé, il n’est plus question pour l’Homme de douter ou de faire marche-arrière, mais de croire seulement et d’avancer toujours, malgré les épreuves. C’est la persévérance dans la foi et dans la prière, qui rend plus clair notre cheminement et notre croissance spirituelle. Un des chefs de la Synagogue, voyant JÉSUS, tombe à ses pieds et le supplie de sauver la vie de sa fille. C’est le pouvoir humain qui s’incline humblement devant la toute puissance de DIEU, sans contraintes, ni oppressions. C’est la fragilité humaine confrontée à la puissance divine, pour donner lieu au Salut. Et toute voie de Salut passe toujours par cette rencontre ; car, pour qu’il y ait Salut, guérison, vie et croissance, il faut que deux différences se mettent ensembles ; et sans cette rencontre, aucune espérance, aucun projet n’est possible. Le Salut par la foi commence véritablement quand l’Homme reconnaît sa faiblesse et la limite de son pouvoir devant la grandeur de DIEU. La foi constitue le nœud entre la liberté humaine et la volonté plus grande de DIEU. C’est dans cette rencontre intime et profonde, qu’un chemin d’espérance s’ouvre pour tous ceux qui croient en DIEU. La foi n’est donc pas le dernier rempart d’une espérance en voie de disparition, comme si DIEU était le dernier recours quand il n’y a plus rien à attendre. Tout au contraire, la foi en DIEU ouvre un horizon d’espérance, où l’Homme doit se mouvoir en permanence. Elle est la voie qui nous rappelle que ce que nous croyons avoir perdu, est retrouvé en DIEU et conduit au Salut. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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