Marc 9, 41-50

L’aujourd’hui de la Parole nous entraîne, si nous le voulons, dans une dynamique à contre-courant des temps qui sont les nôtres. Aux disciples tentés de démarquer ceux du dedans et ceux du dehors (« Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom, quelqu’un qui ne nous suit pas, et nous voulions l’empêcher, parce qu’il ne nous suivait pas. » Mc, 9, 38), Jésus apprend à élargir la compréhension du « nous », à faire reculer les frontières : « Qui n’est pas contre nous est pour nous » (v 40). Car le moindre geste posé au nom du Christ (v 39), la plus petite attention manifestée à l’égard d’un des siens (v 41), relie au « nous » des disciples. Mais à l’inverse, il est des choix que Jésus ne peut tolérer, des actes qui nous exposent à une lourde responsabilité, ceux qui viendraient scandaliser le plus petit qui croit au Christ. Bien des situations humaines peuvent se lover dans ce « péché capital » qui nous jetterait à la mer avec une meule autour du cou (v 42).

Quel chemin de salut, dès lors, sachant que nul d’entre nous n’est moins exposé que « quiconque » à commettre l’irréparable ? « Point de blessure que sa main ne guérisse, rien n’est perdu pour Dieu », chantons-nous….

Celui qui « exige » de nous de ne pas scandaliser le plus petit qui croit est aussi Celui « qui enlève le péché du monde ». Mais il ne le fait pas sans nous. Notre liberté est convoquée dans une vigilance de tous les instants et dans tout le champ de notre vie : si ta main, si ton pied, si ton œil « est pour toi cause de péché », coupe-là, arrache-le ! (v 43-48). La radicalité Evangélique nous attend là et nous invite à discerner au quotidien de nos vies ce qui est pour chacun de nous « occasion de péché ». Seul, nous ne le pouvons toujours, en raison de nos « angles-morts ». La médiation de la Parole ou du frère nous y aide : « Cet homme, c’est toi ! » (2 S 12, 7). « Salés par le feu », nous pouvons renaître….

« Point de blessure que sa main ne guérisse,

Rien n’est perdu pour Dieu ;

Vienne la grâce où la vie reprend,

Flamme jaillie des cendres ».

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