Matthieu 10, 16 – 23

Ombre portée de l’Agneau crucifié sur notre « monde en feu », la Parole de ce jour trace le chemin du disciple ou /et de tout « homme et femme de bonne volonté » affronté à l’athéisme, l’indifférence, le mépris, la moquerie, la contradiction, le rejet, la persécution, voire la mort…, en témoignage à la vérité, au Nom Sauveur.
L’Evangile nous parle par trois fois « d’être livrés » et ce, même au cœur des relations les plus sacrées d’une famille.
Et puis, il y a « cette Heure-là ». Une Heure qui couvre le temps et l’espace puisque symboliquement l’Evangile dit : « vous n’en aurez pas fini avec les villes d’Israël que le Fils de l’humain ne soit venu ». Comment ne pas lire en filigrane le Mystère du Christ lui-même. Non, « Le disciple n’est pas au-dessus du Maître ».
Il y a de quoi prendre peur ! Sûr que Jésus n’a pas échappé à Gethsémani et les disciples sur lesquels Il aurait voulu s’appuyer s’étaient endormis de tristesse ! Où puiserons-nous donc aujourd’hui la force du témoignage « jusqu’au bout » car, dit Jésus : « qui tiendra jusqu’à la fin sera sauvé » ! Tant de nos frères et sœurs le vivent de nos jours.

Une des clefs serait-elle dans l’introduction du discours ? « Voici moi je vous envoi comme moutons (brebis, agneaux …) en milieu de loups ». (Interlinéaire grec-français)  Un « moi je » parlant d’autorité et invitant à la confiance, met en « Chemin » un « vous » communautaire. La fraternité et le lien avec Celui qui envoi, sont donc constitutifs de la mission. Ainsi s’ouvre l’intériorité des disciples à l’inhabitation de la communauté Trinitaire, qui donne de « ne pas s’inquiéter de comment ou de quoi ils parleront ». Telle est l’œuvre de l’Esprit qui « parlera en vous ».
Et si nous sommes envoyés « moutons au milieu de loups », n’avons-nous pas l’assurance d’appartenir à cet Agneau – Berger, immolé pour qu’en nous et par nous se réalisent la fraternité et la restauration universelle où « le loup habitera avec l’agneau » (Is. 11,6) ?

Nous pouvons aussi lire cet Evangile au miroir du « Miracle que fit Saint François d’Assise quand il convertit le très féroce loup Gubbio » (Saintfrancoisdasise.com – puis-je vous inviter à le relire ?) et « goûter combien le Seigneur est bon »…
« Et voici que sous les yeux de beaucoup d’habitants qui étaient venus voir ce miracle, le loup arriva la gueule ouverte, à la rencontre de saint François ; et s’approchant de lui saint François fit sur lui le signe de la croix l’appela et lui parla ainsi : « Viens ici, frère loup ; je te commande de la part du Christ de ne faire de mal ni à moi ni à personne. » Chose admirable ! Aussitôt que saint François eut tracé la croix, le terrible loup ferma la gueule et cessa de courir ; et, au commandement, il vint, paisible comme un agneau, se jeter couché aux pieds de saint François ».

Ne serait-ce pas de la même façon que Jésus lui-même du haut de sa croix, fit du larron un frère ?
« Seigneur fais de nous des ouvriers de Paix,
Seigneur fais de nous des bâtisseurs d’amour »

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