Matthieu 24, 42-51

Deux paraboles pour demeurer en état d’alerte !

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© Pierre Soulage

Nous nous souvenons : le Bien-Aimé du Cantique des cantiques « regarde par la fenêtre, épie par le treillis » (Ct 2,9)… Le voici, « le voleur » : il a « percé » lui-même cette brèche dans les remparts de nos forteresses endormies !

En état d’alerte, en vigilance, nous percevrons et nous donnerons à percevoir sa venue, par cette claire-voie de la Parole livrée, à l’heure qu’il nous est bon d’ignorer. Nous veillons en contemplant le Bien-Aimé pour précéder et assister au lever de sa Lumière. Pour entendre sa Voix : « Ouvre-moi, ma sœur, mon amie ! » (Ct 5,2). Et puis, pour nous en faire l’écho dans le tumulte du monde…

Ainsi, « serviteurs fidèles », nous voici appelés à une autre vigilance. Nous avons reçu le don, nous sommes établis comme intendants. Nous attendons et nous guettons, en tenue de dépossession et de disponibilité. Parce que le don vient de plus loin que nous, parce que le don est Quelqu’un : nous sommes dépositaires de sa fragilité même.

Pourrons-nous porter ce délai comme une promesse, traverser en pauvres l’épreuve de cette inconnaissance ? Demeurer dans cette veille pascale jusqu’à ce qu’Il frappe à notre porte pour prendre table avec nous ?

« Je me rappelle en ce moment cette parole que la bien-aimée dit dans les Cantiques : Le Roi m’a introduite dans ses celliers, ou m’a mise, je crois. Elle ne dit pas qu’elle y est allée elle-même. Elle ajoute qu’elle cherchait son Bien-Aimé de toutes parts (Ct 1,3)… Il entre dans le centre de notre âme sans passer par aucune de ses portes, comme il entra chez ses disciples quand il leur dit : La paix soit avec vous ». (Thérèse d’Avila, 5èmes Demeures 1)

Sœur Frédérique Oltra, communauté duCaire, Egypte

Un commentaire

  1. « VEILLEZ, CAR VOUS NE SAVEZ PAS QUEL JOUR VOTRE SEIGNEUR VIENT… HEUREUX CE SERVITEUR QUE SON MAITRE, EN ARRIVANT, TROUVERA EN TRAIN D’AGIR AINSI !… IL L’ETABLIRA SUR TOUS SES BIENS » (Mt 24, 42-51). Si l’Homme pouvait tout prévoir à l’avance, il n’aurait certainement plus la possibilité d’attendre, c’est-à-dire de veiller, de développer la vertu de la patience. Ainsi, nous veillons, parce que quelque chose nous échappe, parce que nous n’avons pas toute la maîtrise nécessaire du temps, mais aussi parce qu’un imprévu existe et est toujours possible. Veiller c’est donc maintenir une certaine flamme allumée : la flamme de la foi, de l’amour, de l’espérance, de la patience. C’est aussi assumer la responsabilité d’être garant d’un bien, d’une richesse qui nous a été confiés et que nous ne voulons pas perdre. Le fait de veiller nous rend plus attentifs à nous-mêmes, à DIEU et à tout ce qui se passe autour de nous. Le fait de veiller augmente donc les réflexes de l’Homme. DIEU nous recommande de veiller, parce que l’Homme ne peut pas tout prévoir à l’avance. Mais, ne pas être capable de tout prévoir à l’avance, n’est pas un signe de faible de notre part, mais, un moyen de faire intervenir la foi, la prière et la confiance en DIEU, dans notre vie quotidienne. Nous pouvons faire des estimations sur nos rendements, sur nos bénéfices matériels, économiques, mais il y aura des dimensions de la vie humaine, aussi capitales que les biens matériels, qui seront toujours hors de portée. D’où l’importance de garder les lampes de la foi allumées. Car, là où l’intelligence et les prévisions humaines trouvent leurs limites, c’est là que la grâce divine commence son action. Parce que si l’on ne peut plus veiller, cela suppose aussi qu’on ne peut plus garder les lampes de la foi allumée ; du coup, tout projet à long terme s’écroule et l’Homme sombre dans le tâtonnement, le doute. Si on ne peut plus veiller, cela signifie qu’on n’est plus aussi attentif à l’imprévu. Par conséquent, la vie devient monotone, sans efforts, sans horizon lointain. Car, le fait de veiller nous permet aussi de maintenir le regard sur l’avenir. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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