Jean 14, 27-31a

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© Oeuvre d’Eve Fouquet – Photo CSJ

“C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne.” Pour l’homme, la paix se réduit ordinairement à celle des armes. Cette paix-là est bien souvent le prix de la domination d’une personne sur une autre ou d’un peuple sur un autre.

Telle n’est pas la paix que Jésus nous donne. La paix de Jésus n’est-elle pas plutôt une cohérence intérieure profonde ? Un accord parfait entre le dire et le faire ? Cette harmonie qui habite Jésus lorsqu’il dit : “J’aime mon Père et je fais tout ce que mon Père me commande” ? Jésus va son chemin, il traverse les contradictions et la croix dans la paix, parce qu’à tout moment ce qu’il vit est en syntonie avec son désir profond qui est celui du Père : que tous connaissent le Père et se sachent aimés de Lui !

Dans notre expérience, cet accord est fragile et imparfait, souvent menacé par notre faiblesse, nos peurs, nos incohérences … Contemplons sans cesse le Père pour communier à sa miséricorde infinie. Et osons agir en cohérence avec ce que nous croyons. Alors, la paix de Jésus sera avec nous !

Un commentaire

  1. JE VOUS LAISSE LA PAIX, JE VOUS DONNE MA PAIX ; CE N’EST PAS À LA MANIÈRE DU MONDE QUE JE VOUS LA DONNE. QUE VOTRE CŒUR NE SOIT PAS BOULEVERSÉ NI EFFRAYÉ (Jn 14, 27-31a). La paix à la manière du monde, est une paix en perpétuelle construction, qui doit se faire par des compromis, des conditions, des traités et des accords renouvelables ou des alliances d’intérêts. Parce qu’elle est toujours à refaire et à repenser, la paix à la manière du monde reste fragile, susceptible de générer la guerre, les conflits, les violences, ou encore de réveiller la barbarie de l’homme. La véritable paix est l’harmonie entre le cœur et la volonté, entre la parole, les pensées et les actions. C’est pourquoi il est difficile de penser une véritable paix, aussi longtemps que certains vivent dans la précarité, tandis que d’autres vivent dans l’opulence et l’abondance. La paix commence là où le désir de domination se transforme en humanisation de soi et de l’autre. C’est quand l’Homme parvient à la victoire sur lui-même et sur ses passions, qu’il peut ouvrir un vrai dialogue avec les autres. Il faut vaincre et discipliner ses désirs et ses pulsions, pour découvrir notre véritable être intérieur, lequel peut mieux parler le langage l’amour et de la paix. Cette paix s’obtient par un exercice récurent de méditation, d’écoute intérieure de soi et de dialogue avec DIEU, par la prière. Donc, la prière n’est pas simplement le lieu où lister toutes nos demandes et nos désirs, mais aussi l’instant où l’Homme apprend à faire silence, à gérer ses pulsions et à laisser parler DIEU en soi. Car, nous pouvons taire le bruit des armes autour de nous, mais si nous ne parvenons pas à taire aussi au fond de nous ce qui est à l’origine de ces bruits des armes, le risque de guerre reste toujours élevé. Et le CHRIST nous donne la paix, qui est en fait la victoire de l’amour sur la haine, du pardon sur la vengeance, du respect sur l’exploitation abusive, de l’égalité des chances et du partage sur le pillage des ressources destinées à tous. La paix est la cohérence avec soi, l’accord parfait entre la Parole et les actes, l’harmonie entre la créature et le Créateur ; car c’est dans le respect de cette harmonie que l’Homme tire les forces nécessaires pour construire le monde et les relations. La paix divine n’est pas sous-condition, mais n’attend que notre adhésion. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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