Jean 4,43-54

Le second signe de Cana

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Une noce, de l’eau changée en vin, une joie surabondante offerte à tous, tel fut le premier signe « à Cana de Galilée, le commencement des signes de Jésus. » Jean nous rapporte le second signe de Cana, d’une autre ampleur. Cela se passe aussi un troisième jour. L’attention est en éveil ; il sera question de vie et de mort…

Le centurion bienveillant pour la communauté juive de Capharnaüm devient ici officier royal. Si Matthieu Mt 8, 5-13 et Luc 7, 1-10 nous citent un soldat romain plein de sollicitude pour un esclave, Jean interprète le sens du mot en terme de fils. Un même mot araméen les désigne : fils et serviteur. Attitude d’une humanité rare que Jésus sait reconnaître dans la démarche de cet homme venu de loin – 8 heures de marche séparent Capharnaüm de Cana. Jésus répond à la foi de cet homme par un envoi : « Va, ton fils vit. » v.50 Jean ne relate pas les paroles d’admiration de Jésus envers la foi de cet homme à la différence de Mt et Lc : « Je vous le déclare, même en Israël je n’ai pas trouvé une telle foi. » Lc 7,9 mais il rapporte que la rencontre de Jésus et de l’homme, dans l’échange de la Parole et de la confiance a fait surgir la Vie, là où la mort se profilait.

Au chapitre 11, Jean nous livre le récit d’une résurrection, celle de Lazare. Jésus apprenant la maladie de « celui qu’il aime » Jn 11,3 révèle «  qu’elle servira à la gloire de Dieu, c’est par elle que le Fils de Dieu doit être glorifié. » Glorifié, il le sera dans la résurrection de Lazare et cette Gloire sera manifestée dans la  plénitude du don à la Croix.

3 commentaires

  1. « SI VOUS NE VOYEZ PAS DE SIGNES ET DE PRODIGES, VOUS NE CROIREZ DONC PAS ! »… « VA, TON FILS EST VIVANT. » L’HOMME CRUT À LA PAROLE QUE JÉSUS LUI AVAIT DITE ET IL PARTIT » (Jn 4, 43-54). De l’attente d’un signe visible à l’écoute d’une simple parole, pour croire, l’Homme a à faire des efforts quotidiens dans sa foi et dans sa relation à DIEU. La Parole de DIEU est aussi performative que l’action qu’IL pose. Car, en DIEU, dire c’est faire ; sa Parole est à la fois paroles et actes. Le fonctionnaire qui désirait au départ que JÉSUS l’accompagne pour guérir son enfant, a simplement cru à la Parole de DIEU : « va, ton fils est vivant ». La crédibilité d’une parole repose sur la force qu’elle porte, mais aussi sur le fait de celui qui nous l’adresse. Plus, nous avons confiance en quelqu’un, plus aussi sa parole nous est crédible. Le père de cet enfant est en crise, anxieux, inquiet pour la vie de son fils. Et pourtant, il garde courage, foi et espérance, confiant que JÉSUS puisse faire quelque chose. Lorsque nous traversons des moments difficiles, nous avons besoin des personnes de confiance autour de nous, ceux et celles qui ravivent l’espérance, qui par leurs prières, leur soutien, nous font ne pas nous sentir seuls ou abandonnés. Or, tel est le premier désir de DIEU : ne pas nous abandonner, que l’Homme ne se sente jamais seul, oublié, exclu des autres. C’est pourquoi, quiconque se sent seul, c’est par une libre décision et une volonté personnelle. Il décide lui-même de se tenir loin de DIEU, d’agir en solitaire, et ne comptant que sur ses seules forces. Mais, croire en DIEU c’est sortir de nos vues trop étroites de la réalité, pour aller au-delà de nos seuls pouvoirs humains. Dans ce cas, la foi prend en compte les expériences vécues, mais aussi le mystère de la Parole divine qui nous est adressée au quotidien. Cette Parole a un effet porteur si nous l’accueillons dans la foi, si nous lui reconnaissons son pouvoir, si nous la laissons transformer nos cœurs ; auquel cas, elle reste simplement au niveau des mots vides. Bon début de semaine de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

  2. Bonjour, j’aurais une question dans Matthieu 8, le soldat parle à Jésus alors que dans luc 7,le soldat romain envoie des juifs pour interceder pour lui. Pouvez-vous m’expliquer cette différence?
    Merci d’avance,
    W.lioni.

    • Comme dans de nombreux passages des évangiles, il existe des
      différences dans les récits.
      Luc, Matthieu et Marc sont des évangiles que l’on appelle
      « synoptiques »: ils ont une racine commune. Puis chaque évangéliste a
      ajouté ou retranché des éléments en fonction de sources et en fonction
      de ce qu’il désirait faire passer en avant pour la communauté à laquelle il
      s’adressait.

      Matthieu s’adresse à des judéo-chrétiens (chrétiens d’origine juive)
      en but à l’hostilité des autorités juives qui n’ont pas accueilli le
      Messie. Il s’adresse aussi à des chrétiens d’origine païenne qui
      comprennent mal l’attachement des chrétiens d’origine juive à leurs
      Écritures et à leurs traditions.

      Luc s’adresse à des chrétiens d’origine païenne.

      Ce qui est intéressant, c’est effectivement de repérer ce qu’il y a de
      commun et donc de très important et d’incontournable : un militaire, homme
      de guerre, soldat, romain (l’envahisseur!).
      La différence réside dans l’approche faite à Jésus: directement ou
      non. Il est difficile de dire pourquoi Matthieu et Luc n’ont pas la
      même approche. Mais cette différence est riche: Hier, comme
      aujourd’hui, Jésus se donne à connaitre directement ou non.
      En espérant avoir répondu à votre question.

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