Luc 7, 1-10

Le dessin est de Christian

Aujourd’hui, j’aimerais lire l’Evangile dans la force de l’émerveillement qu’il produit. Le texte parle d’admiration (V 9) et c’est Jésus qui l’exprime. Qu’est-ce qui lui procure ce bonheur ? Un homme étranger, au service des forces d’occupation, est décrit de manière très positive. Le texte relève qu’il a entendu : « ayant entendu parler de Jésus ». Son écoute semble optimale qui le pousse à aller vers celui dont il pressent les qualités exceptionnelles de compassion et de guérison. Cet homme païen ne se croit pas en droit de rencontrer un tel maître juif. C’est pour cela qu’il envoie des émissaires auprès de Jésus, anciens des juifs – étonnant que ceux-ci se fassent porte-parole d’un centurion – et amis, pour qu’ils lui parlent de son esclave malade. L’attention du centurion pour cet homme si peu considéré est remarquable. Le texte ne dit jamais qu’il rencontre Jésus. Au contraire, entre lui et celui qu’il appellera Seigneur, il y a toujours des envoyés car il se perçoit et dit « je ne suis pas digne ». Mais il a l’expérience de la puissance efficace de la parole et croit en celle de Jésus ! C’est devant la foi de cet homme responsable et debout que Jésus est dans l’admiration. Qu’importe la distance physique ou celle que notre indignité ressent entre Jésus et nous. La foi en la parole met le centurion et ceux qui lui sont semblables en confiance, en présence de Jésus.  Qu’admire donc véritablement Jésus ? Pas une foi qui voudrait voir ou toucher, mais la foi en l’efficacité d’une parole qui n’exige aucune immédiateté. Heureux serons-nous si nous faisons de même : nous serons joie de Dieu.

Un commentaire

  1. UN ESCLAVE ETAIT MALADE ET SUR LE POINT DE MOURIR ; OR LE CENTURION TENAIT BEAUCOUP À LUI… « IL MÉRITE QUE TU LUI ACCORDES CELA. IL AIME NOTRE NATION : C’EST LUI QUI NOUS A CONSTRUIT LA SYNAGOGUE » (Lc 7, 1-10). Il y a des miracles qui se réalisent dans nos vies, pas nécessairement parce que nous avons beaucoup prié DIEU pour cela ou encore parce que nous avons une grande foi, mais simplement à cause de notre bonté de cœur ; une bonté qui laisse des traces et qui a des répercussions dans la vie d’autres personnes. En effet, l’Homme parle et s’exprime à travers ses œuvres. Et nos actions ont un écho qui parfois résonne au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Le centurion est le subordonné d’une autorité qui n’est pas toujours en faveur de la Parole de DIEU ou qui parfois opprime les pauvres. Or, l’Homme c’est avant tout son cœur, sa capacité à discerner le bien du mal, mais aussi la volonté de chercher la justice en toute chose. Et rien n’empêche de faire du bien, même dans un système corrompu. Et le centurion vit cette humanité en s’efforçant de faire ce qui est juste autour de soi : il bâtit un lieu de prière pour le peuple et c’est encore lui qui est préoccupé de l’esclave malade, au point d’implorer le secours de DIEU pour le guérir. Malgré son être soldat, chaque vie est précieuse à ses yeux, tout comme il est préoccupé pour la foi des croyants. Il tient des subalternes sous ses ordres, mais sans les traiter en esclaves ; à ses yeux, le serviteur garde toute sa dignité. Son autorité ne lui donne pas le pouvoir de maltraiter les autres. Son pouvoir n’est pas oppression, mais service : servir les pauvres et les malades, pour mieux servir la Nation. Devant ses limites, il sait se référer à DIEU. Malgré cette bonté de cœur, ainsi que l’amour qu’il a pour sa patrie, il se présente indigne devant DIEU : « je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C’est pourquoi je ne me suis pas autorisé, moi-même, à venir te trouver. Mais dis une parole, et que mon serviteur soit guéri ! ». Parole d’humilité, mais aussi de foi et de sagesse. Qui peut prétendre avoir le cœur assez pur, les mains innocentes et se reconnaître digne d’approcher le SEIGNEUR ? La foi s’exprime aussi par l’humilité du cœur, la sincérité devant DIEU, le reflet de la vérité de notre être, sans rien cacher. Et c’est encore la foi qui nous motive à nous engager au service du Bien, de la Justice, de l’Amour, en sachant se référer à DIEU, chaque fois que nous faisons face à nos limites. Une telle foi devient un témoignage et une lumière, pour tous ceux qui nous observent. Bon début de semaine de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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