Marc 10, 17-27

Arcabas – la transfiguration

De la Bonne Nouvelle de l’Evangile, nous retenons trop souvent, les préceptes d’une loi à accomplir pour être de « bons chrétiens » … et comme l’homme riche, il nous arrive d’être relativement satisfaits de nous-mêmes. Nous nous croyons arrivés à une certaine perfection, parce que nous respectons la loi … et nous nous tenons dans une forme de jugement sur nous-mêmes et sur les autres…

Mais Jésus nous regarde d’un autre œil que celui du juge : « il le regarda et l’aima ». Jésus nous regarde et il nous aime, le premier et sans aucun mérite de notre part !

Tout commence donc par le regard de Jésus … Laissons-nous toucher et retourner par son regard. C’est parce qu’il nous regarde et nous aime inconditionnellement, que nous pouvons ensuite entendre son « va, vends et viens » … C’est la relation d’alliance avec Jésus qui est première dans ce récit, son regard qui nous inclut dans l’alliance, quelle que soit notre capacité à vivre la Loi.
La proposition de Jésus alors ne semble plus être va, vends et viens, mais viens, va et vends… Retournement de la source de notre effort … non plus à partir de notre projet de perfection, mais à partir du don de l’amour inconditionnel qui nous est fait. C’est de ce regard que nous recevons la force de commencer à accomplir la loi et même plus que la loi, à vivre de l’Esprit, dans la loi.

4 commentaires

  1. QUE DOIS-JE FAIRE POUR AVOIR LA VIE ÉTERNELLE EN HÉRITAGE ?… « UNE SEULE CHOSE TE MANQUE : VA, VENDS CE QUE TU AS ET DONNE-LE AUX PAUVRES ; ALORS TU AURAS UN TRÉSOR AU CIEL. PUIS VIENS, SUIS-MOI. » (Mc 10, 17-27). La vie éternelle peut être la voie convoitée par tous. Pourtant, c’est DIEU qui fixe les règles, trace le chemin, oriente les pas et ouvre des voies. Et c’est souvent là que se trouve toute la difficulté, entre notre mode de croire et de penser les choses et l’orientation que DIEU nous propose. L’expérience du jeune homme riche en est la preuve. Homme pieux, riche, respectueux des lois, qui se tient distant des autres, par son mode de vivre la religion. Il n’a jamais commis aucun délit contre personne et a toujours respecté le bien des autres. Mais, cela suffit-il à hériter du Royaume ? Quel regard pose-t-il sur les pauvres autour de lui, sûrement le même que son mode de vivre la loi et les traditions : respect, distance. Le piège de la Loi est de nous enfermer dans une tradition, qui empêche de voir l’autre qui souffre autour de nous, d’être inventif dans la charité et de laisser l’Esprit nous inspirer le Bien à faire. Or, l’essence de toute Loi véritable est le Bien et la Justice dans la charité : vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. Après avoir tant goûté aux fruits et aux joies de la richesse, pourquoi devient-il tout à coup sombre et triste, quand il s’agit de partager sa joie avec ceux qui n’en n’ont pas ? DIEU pouvait lui parler de tout, mais sauf de sa richesse, comme si c’était son passeport ou son visa pour le paradis. La richesse peut devenir objet de tristesse, lorsqu’elle ne peut pas acheter ce que notre cœur désire. Elle peut nous obtenir des amis, mais pas l’amour ; nous ouvrir les portes ici-bas, mais pas le ciel ; elle peut nous procurer la santé, mais pas la vie éternelle et même, elle peut obtenir le plaisir, mais pas la paix du cœur. Et chacun a certainement une richesse qui constitue un frein à son épanouissement. Mais, DIEU nous aime tel que nous sommes et au-delà de tout. C’est pourquoi, IL ne cesse de nous rappeler les exigences liées à l’appel à le suivre. Il nous faut parfois faire violence à nous-mêmes, procéder à des sacrifices, afin de découvrir le meilleur de nous-mêmes ; un meilleur qui ne dépend pas des richesses, mais de notre capacité à prendre des distances, quand il s’agit de conquérir le plus grand Bien. Bon début de semaine de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

  2. Bonjour,

    j’ai lu avec attention votre commentaire sur le site du carmel Saint Joseph à propos de Marc 10, 17-27, et il m’a fait faire une petite recherche.
    J’ai trouvé dans la Bible de Jérusalem (BJ) : Va, ce que tu as, vends-le et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, suis-moi.
    Dans la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) : Va ; ce que tu as, vends-le, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, suis-moi.
    Dans l’interlinéaire grec/français (texte en grec, traduit mot à mot sous le texte) : Va, tout ce que tu as vends et donne [aux] pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, et viens, suis-moi.
    Bible de Crampon : Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, et suis-moi, ayant pris la croix.

    La Bible est écrite en hébreu, sauf certains passages qui sont écrits en araméen. Au 3e siècle avant Jésus Christ, une traduction est faite en grec à Alexandrie, c’est ce qu’on appelle la septante. Le canon du judaïsme (ce qu’on appelle le texte massorétique) est fixé autour du 1er siècle et connaît des écarts avec le texte de la septante.
    Les juifs garderont le texte massorétique tandis que les chrétiens prendront le texte de la septante pour l’Ancien Testament.
    Plusieurs traductions en latin (à partir du 2e siècle) sont faites à partir de la traduction grecque de la septante et sont assez disparates. Saint Jérôme entreprend entre 382 et 420, une traduction intégrale de la Bible, à partir du texte massorétique pour l’Ancien Testament et à partir de la traduction grecque du Nouveau testament. Sa version s’appelle la vulgate, qui sera la base des traductions en langues vernaculaires (langues parlées par les peuples).

    Vous comprenez que les questions de traductions sont extrêmement complexes et qu’elles sont marquées par l’histoire. Certains mots ont été omis par les copistes ou au contraire ajouté … ce qui rend très difficile de savoir quelle est la bonne version en hébreu et en grec.

    En règle générale, l’Eglise orthodoxe a pour texte officiel la septante, le judaïsme le texte massorétique, l’Eglise protestante la Bible de Second, traduite à partir de l’hébreu et du grec, et l’Eglise catholique, la vulgate traduite ensuite dans toutes les langues vernaculaires.

    Au terme de cette petite recherche, il me semble intéressant de lire plusieurs traductions, de les confronter, et surtout de tirer le sens de ce que chacun des textes donne, dans sa traduction. Personnellement, je pense que le texte prend sens lorsqu’on le travaille à plusieurs, car non seulement les mots disent quelque chose, mais l’expérience de chacun révèle encore la Parole de Dieu.

    Je vous remercie d’avoir pris le temps d’un commentaire. Et, si vous aimez travailler le texte biblique, sans savoir lire le grec, je vous conseille de vous procurer un interlinéaire grec/français, qui vous donne le texte en grec, avec sous chaque mot sa traduction, et deux traductions en français.

    Bonne suite à vous, fraternellement dans le Christ, Sr Catherine.

  3. Etrange : dans ma Bible, (La Sainte Bible tout ce qui a de plus Catholique), je lis Saint Marc, chapitre 10 le verset 21b : « …. puis viens, prends ta croix et accompagne-moi ». Mystérieux, Jésus n’ayant pas encore été crucifié, demande déjà au jeune homme de prendre sa croix pour l’accompagner. Dans Saint Luc, on lit « … puis viens, et suis-moi ».
    J’aimais bien cette idée que Jésus demande de prendre avec Lui sa croix… mais d’où me vient cette traduction ?? Il faudrait voir dans Saint Jérôme, le saint traducteur, mais je n’ai pas assez de notions de grec et de latin.

  4. Me relisant, j’ai envie de compléter …
    La proposition de Jésus alors ne semble plus être va, vends et viens, mais viens, va et vends… et suis-moi !

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