Marc 7, 31-37

S’OUVRIR À LA GRÂCE

Ouvrir, s’ouvrir pour recevoir l’inouï de Dieu afin de le redire et le proclamer encore, toujours et encore… Telles semblent la perle trouvée et la Bonne Nouvelle entendue. Au centre du texte de ce jour, résonne le « Ephphata » crié au Ciel, soupiré au muet bègue, traduit par saint Marc en soucieux pédagogue : « c’est-à-dire : « Ouvre-toi. » » (v.34), jusqu’à nos yeux, oreilles et cœurs de disciples.

En y regardant d’un peu plus prêt (ou plutôt en prenant un peu de hauteur sur les chapitres précédents et suivants cette guérison de Jésus), il semblerait même qu’autour du cœur de ce message d’ouverture, se déploient toutes sortes d’ouvertures :
  . Ouverture de la table et hospitalité large en les deux multiplications des pains (Mc 6,30-44 ; 8,1-10).
  . Ouverture des frontières en la guérison des impurs et des païens venus « de partout (Mc 6,53-56).
  . Ouverture à l’étranger en la rencontre de Jésus et de la Syro-phénicienne (Mc 7,24-30).
  . Ouverture du cœur contre le formalisme et le cultualisme des puristes pharisiens (Mc 7,1-23).
  . Appel à l’ouverture de foi pour les Pharisiens demandant un signe du Ciel (Mc 8,11-12) comme pour les disciples à la nuque raide (Mc 8,18-19).

« Vous avez des yeux : ne voyez-vous pas ? Vous avez des oreilles : n’entendez-vous pas ? » (Mc 8,18).

Comment ne pas entendre cet incessant appel à se laisser surprendre, déranger, rassasier par un autre que nous-mêmes ?

Oui, Seigneur, ouvre, ouvre, ouvre toutes nos portes, réchauffe nos cœurs anesthésiés et nos membres paralysés, écrase nos résistances et viens nous sortir de nos tombeaux mortifères qui sont obstacles à la fraternité et la contemplation de ton mystère. Inexorablement, ouvre-nous à ta grâce.

Un commentaire

  1. Ouverture et ouverture…

    Ce matin, en croisant ce texte de l’évangile avec la première lecture (Gn 3,1-8). Le rapprochement est saisissant, car si saint Marc semble nous inviter à l’ouverture, le rédacteur de la Genèse nous renvoie à l’ouverture comme un signe de mort. Car ici, c’est le serpent qui décille… Et non pas le Seigneur Dieu.

    « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez,
    vos yeux s’ouvriront,
    et vous serez comme des dieux,
    connaissant le bien et le mal. »

    « La femme prit de son fruit,
    et en mangea.
    Elle en donna aussi à son mari,
    et il en mangea.
    Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent
    et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus. »

    Nous marchons sur la ligne de crête du discernement ! Il y a « ouvrir » et « ouvrir »… Laisser le Seigneur nous ouvrir les yeux par son Esprit Saint, de l’intérieur de nous-mêmes, en une conscience droite et eclairée de sa propre lumière, c’est interdire et s’interdire toute extimité suggérée par le Malin.

    La contemplation des trois photographies qui illustrent ce commentaire : la porte entrebâillée sur une lumière venue d’ailleurs, les yeux clos de la statue de sainte Thérèse comme ceux de la Sainte Face nous suggèrent ce paradoxe.
    Il y a urgence à fermer nos cœurs, nos yeux, nos lèvres – ce que la sagesse spirituelle appelle la garde du cœur, le désert, le silence, se cacher en Dieu–… Il y a à se fermer de tout ce qui nous coupe de Dieu et nous décentre de nous-mêmes, et qui est un danger pour notre âme, notre personne, notre vie.

    Nous ouvrir à la grâce de Dieu, à Lui seul, et seulement.

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