Matthieu 25, 31-46

Homeless Jésus, de T.P.Schmalz. Entrée du siège belge de San Egidio

Matthieu 25 ! Cela évoque spontanément des bons et des mauvais qui seraient, à peu de choses près, l’exact négatif des premiers. Cela nous rappelle aussi que l’amour est le premier et le dernier mot du jugement…Mais quel amour ?
Pour commencer, de quel moment parle-ton ?

Du temps du Fils de l’homme. Quel est-il ? Celui du rassemblement de tous, celui de la séparation comme en temps de création, celui de l’accès à un héritage préparé depuis la fondation du monde. Bonne Nouvelle ! Plénitude d’une promesse et d’un don déjà là et pas encore tout à fait accueilli.

C’est le temps de ce que nous avons ou non accompli vis-à-vis des plus petits, reconnus ou non comme frères. : « quand » ? Au moment du dénuement, du manque, de l’abandon…
Et le temps d’un constat, non d’un jugement : châtiment ou vie éternelle.
Qui est ce Fils de l’Homme ?
D’abord un berger qui est bon parce qu’il sépare, non des brebis d’avec des béliers ou des chèvres d’avec des boucs, mais des animaux qui ne pourraient être féconds ensemble car ils ne sont pas de la même famille.Les brebis ne s’accouplent pas avec les boucs : ils ne sont pas des partenaires assortis pour un bel engendrement.C’est ce que savent les peuples de pasteurs ou simplement encore les gens de la terre. Ce berger veille simplement à la qualité et à la pérennité de la vie !
Il est Fils puisqu’il parle des bénis de son Père ; il est frère des plus petits et il est roi, cet interlocuteur !
Et nous ?
A droite ou à gauche, personne n’a reconnu Celui qui parle à tous et qui est appelé Seigneur par tous. Sans doute est-ce impossible pour tous de voir en tant de pauvres et de pauvretés le maître des temps et de l’histoire. Mais ceux qui sont ajustés à son projet ont agi quand ils ont vu la détresse de tant d’êtres à qui l’on peine à reconnaître la qualité d’humain et encore moins de frères. L’amour agit !

Quand donc tout cela ? Aujourd’hui ! Si nous ne fermons pas notre cœur, nous serons, en nos misères et pauvretés, frères du Seigneur ; nous reconnaîtrons celles et ceux qui sont avec nous, filles et fils du Père et nous irons à son appel : « Venez, les bénis… », héritiers d’un Royaume préparé depuis la fondation du monde.

Un commentaire

  1. « SEIGNEUR… QUAND SOMMES- NOUS VENUS JUSQU’À TOI ?… CHAQUE FOIS QUE VOUS L’AVEZ FAIT À L’UN DE CES PLUS PETITS DE MES FRÈRES, C’EST À MOI QUE VOUS L’AVEZ FAIT » (Mt 25, 31-46). Chacun de nous est d’une part, responsable de sa destinée, responsable du chemin qu’il empreinte et jusqu’où cela le conduit. Ceux qui optent pour le Bien, reçoivent aussi le Bien en récompense, et ceux qui choisissent le mal s’en vont à leur perte. Toutefois, la réalité de la vie nous met toujours devant des situations où il faut agir et donner des réponses concrètes : aimer ou ne pas aimer, venir en aide ou rester indifférent, accueillir ou alors rejeter, ouvrir les portes ou les garder fermées, construire des ponts ou alors des murs et des barrières. Mais, lorsque nous décidons d’agir en faveur du bien, ce n’est pas seulement pour aider celui qui est dans le besoin, mais c’est davantage pour répondre à une vocation, celle de manifester l’amour divin imprimé en nos cœurs. Rencontrer le pauvre c’est rencontrer DIEU qui se cache en lui, et se mettre au service de DIEU Lui-même. Car DIEU est réellement présent et caché au cœur de chacun, et plus particulièrement encore au cœur de l’humanité souffrante. Or, que signifie réellement aimer, faire justice, vivre la solidarité ? Ces termes restent vides de sens, si nous sommes incapables de nourrir l’affamé, de prendre soin de celui qui est malade, de protéger l’orphelin et la veuve, de visiter les prisonniers et de prier pour ceux qui sont dans le besoin et dans l’épreuve. L’amour ne se nourrit ni se s’entretient seulement de belles paroles, mais plus encore d’actes concrets. Et c’est l’amour qui nous permet d’entrer en relation les uns avec les autres, sans intérêt, sans rien attendre en retour. C’est donc en vivant cet amour dans toute sa sincérité et sa grandeur, que l’Homme limite les foyers de colère, de tension et de haine, et qu’il donne la chance à l’autre de recommencer et de repartir sur de nouveaux horizons. C’est pourquoi la charité vraie ouvre toujours à un monde plus beau, plus humain. Bon début de semaine de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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