Matthieu 26,14-25

« Que voulez-vous me donner ? »Je vous le livrerai. » Ignoble trahison qui ouvre le drame du Fils de Dieu épousant celui de l’homme qui le livre. Ce compagnon avec qui il partage le même pain : « Il a plongé la main avec moi celui qui va me livrer ». Malheureux homme esclave de l’appât du gain : « Trente sicles d’argent », la somme dérisoire du prix d’un esclave selon l’exode (Ex 21,32) « Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent » Judas fait fi de cet avertissement. « Choisis la vie », dit le Deutéronome. Pourquoi donc se précipite-t-il vers la mort ?
Le temps est proche, c’est l’heure de la pâque du Fils de l’homme et en lui de la pâque de toute l’humanité. L’Heure du passage de ce monde au Père. « Malheureux l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! » « Profondément attristés ils se mirent à dire : serait-ce moi Seigneur ? »
Cet homme qui nous habite dans nos mauvais choix quotidiens à des degrés divers lorsque nos pensées, nos paroles et nos comportements trahissent notre ressemblance à l’image de Dieu, et le clouent sur une croix, « Serait-ce moi Seigneur ? »

Dans cette pâque, ce n’est pas sur lui-même que Jésus se lamente, non il s’émeut profondément pour ce « Malheureux » qui est en train de s’enfoncer dans une désespérance mortelle, cet homme perdu que le Fils de l’homme est venu chercher et sauver : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »
L’amour est éternel, le Ressuscité mystérieusement révèle à ceux qui croient en lui que le salut est un drame d’amour entre Dieu et l’âme humaine, un drame dont Dieu est lui-même l’acteur principal.

Un commentaire

  1. La Parole (Évangile Matthieu 26,14-25) de ce jour, me presse de contempler comment Jésus vit proche de Judas, qu’il sait le trahir et le faire périr !

    D’abord le visage de Judas me rappelle tant d’autres, tels ces dévastateurs et violeurs, rencontrés lors de mes missions en pays de guerre. Ces hommes que rien n’appelait à détruire, sinon le sentiment d’être trahis eux-mêmes, par ceux qui leur devaient protection et respect. Beaucoup m’ont confié leur sentiment de frustration, tant leur idéal du bien commun leur avait été volé !

    Peut-être Judas, désabusé jusqu’à l’effroi, espérait il aussi une « nouvelle société » prospère et dominante ?

    Mais Jésus est celui qui partage notre pain, avec intimité et bonté, jusqu’au bout de notre vie, la plus blessée soit-elle !

    Alors, goûtons Sa très tendre proximité, qu’elle eut lieu lors d’événements tragiques ou dégradants de notre vie !

    Près de Judas, le sachant déjà homicide, Jésus mêle sa main à à la sienne… qui la clouera plus tard sur La Croix.

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